Selon l’ARCEP, les smartphones et enceintes connectées nuisent à l’ouverture d’Internet
- Le 17 février 2018
Les smartphones sont-ils une menace pour l'internet ouvert ? Oui, répond l'Arcep. Le régulateur des télécoms a publié un rapport et fait part de son inquiétude face à l'influence néfaste des terminaux de type smartphones, tablettes ou assistants vocaux. Ces derniers n'offriraient "à l'utilisateur qu'un accès limité à Internet".
Le gendarme des télécoms est inquiet et le fait savoir. Dans son dernier rapport, il s’attaque aux terminaux qu’il considère comme le « maillon faible de l’Internet ouvert ». Cela concerne les smartphones, les tablettes, mais aussi les assistants vocaux présents dans les enceintes connectées.
L’Arcep explique que « l’accès à Internet se fait désormais principalement par le biais d’un smartphone, vendu avec son logiciel d’exploitation et son magasin d’applications, la liberté de choix de l’utilisateur se trouve peu à peu réduite, par des limitations imposées par ces équipements ». Si « certaines de ces limitations peuvent se justifier pour des raisons d’ergonomie, de sécurité ou d’innovation », le gendarme des télécoms estime que « d’autres restreignent artificiellement l’accès à internet et à son foisonnement ». L’avènement du smartphone puis de l’IA amène les utilisateurs « vers des terminaux toujours plus intelligents – assistants vocaux à la maison, ordinateur de bord dans la voiture, objets connectés ». Une évolution qui « laisse entrevoir un risque de limitation toujours plus grand, dans ces environnements parfois non compatibles entre eux. Mais d’ores et déjà les problèmes posés par l’économie des smartphones sont de taille et méritent de trouver des solutions appropriées. En témoignent aussi les contraintes et les freins que font peser ces environnements sur les développeurs de contenus et d’applications ». Les systèmes Android de Google et iOS d’Apple, qui dominent le marché depuis plusieurs années, sont visés par la démarche de l’Arcep.
Pour rendre sa liberté de choix à l’utilisateur, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes donne des pistes d’action qui « suivent cinq axes majeurs » :
Le rapport complet de l’Arcep est disponible ici (PDF).
Dans une tribune pour l’Obs, Sébastien Soriano (président de l’Arcep), estime que « les GAFA règnent sur nos smartphones » et qu’il devient urgent de reprendre « le contrôle ». L’acronyme GAFA désigne les quatre géants du monde numérique que sont Google Apple, Facebook et Amazon. L’entreprise Microsoft peut également être associée, on parle alors de GAFAM. Dans cette tribune, il explique notamment que « les smartphones sont devenus la porte d’entrée d’un environnement contrôlé, non pas par nous, mais par une poignée de grandes firmes qui, chacune à sa manière, impose sa loi ». Ces dernières « portent un nom : Apple, Google ou encore Amazon ».