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Le Parlement européen se positionne en faveur du droit à la réparation

27 novembre 2020
Par Thomas Estimbre
Le Parlement européen se positionne en faveur du droit à la réparation

Le Parlement européen souhaite que la Commission accorde un droit à la réparation aux consommateurs. Cette mesure vise à lutter contre les pratiques d’obsolescence programmée et soutenir les marchés des biens d’occasion.

L’Union européenne continue de plancher sur un droit à la réparation pour les smartphones, tablettes et PC. Proposée dans le cadre du nouveau plan d’action en faveur de l’économie circulaire, la mesure prévoit d’allonger la durée de vie des produits et d’améliorer leur réparabilité. Elle a franchi une nouvelle étape importante cette semaine en recevant le soutien du Parlement européen. Ce dernier a voté une résolution visant à renforcer la durabilité en encourageant la réutilisation et les réparations. Adopté avec 395 voix pour, 94 contre et 207 abstentions, le texte prévoit également de lutter contre l’obsolescence programmée.

 © Creative Commons
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En effet, les députés invitent désormais la Commission à accorder un « droit à la réparation » aux consommateurs. Le Parlement évoque plusieurs axes de travail et souhaite notamment rendre « les réparations plus attrayantes, systématiques et peu coûteuses ». Cela passe par l’extension des garanties, mais aussi par la mise en place de garanties pour les pièces remplacées et l’amélioration de l’accès aux informations sur la réparation et l’entretien des produits. Les élus veulent également renforcer le soutien aux marchés des biens d’occasion et des initiatives contre l’obsolescence programmée.

Il est notamment question de « mesures pour lutter contre les pratiques qui réduisent la durée de vie des produits ». D’après l’Eurobaromètre, 77 % des citoyens européens préfèreraient réparer leurs appareils plutôt que de les remplacer. Le Parlement remet aussi sur la table le débat sur un système de chargeur universel « afin de réduire les déchets électroniques ». Un sujet brulant qui se heurte à la désapprobation de certains fabricants comme Apple. La marque à la pomme, qui a supprimé le chargeur avec ses derniers iPhone, n’est pas très emballée par ce projet et n’hésite pas à le faire savoir.

Londres accuse Apple de contribuer à la « culture du jetable »

Alors que le Parlement européen évoque sa philosophie, un long rapport du Comité d’audit environnemental du Parlement britannique s’en prend à Apple. Citée par le site MacRumors, la firme de Cupertino contribuerait à la « culture du jetable » avec « des produits de courte durée », créant des déchets électroniques. « On nous a dit qu’Apple collait et soudait les pièces ensemble sur leurs ordinateurs portables, ce qui rend leur réparation très difficile. Ils font également payer des frais très élevés pour réparer leurs produits. Cette tendance, qui va à l’encontre d’une longue histoire de l’ingénierie au Royaume-Uni, doit cesser », peut-on lire dans ce rapport. Apple n’a pas tardé à réagir et se dit « surpris » et « déçu » dans une déclaration au Guardian. La firme en profite pour rappeler ses efforts en matière environnementale. Pour rappel, Apple veut atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.

Citée en exemple, la marque californienne n’est pas la seule dans le viseur du Comité environnement du Parlement britannique. Ce dernier assure que le problème vient du modèle commercial actuel qui reposerait « sur une consommation continue, une culture du jetable et des produits de courtes durée » auxquelles participe Apple. La commission s’est également déclarée « déçue » du « niveau limité d’engagement » d’Apple dans l’enquête, évoquant son incapacité à se présenter devant les législateurs britanniques.

Article rédigé par
Thomas Estimbre
Thomas Estimbre
Journaliste
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