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Le point sur l’indice de réparabilité du Ministère de la Transition écologique, héritier de l’indice LaboFnac

18 janvier 2021
Par Labo Fnac
Le point sur l’indice de réparabilité du Ministère de la Transition écologique, héritier de l’indice LaboFnac

Les lignes ont bougé ce 1er janvier 2021. Si jusqu’alors, aucun élément officiel ne permettait au consommateur de mesurer la capacité de ses appareils à être réparés et donc à durer dans le temps, la législation vient désormais lui apporter de nouveaux outils de compréhension. Nouveaux ? Pas tant que cela, puisque la notion même de réparabilité, si vous consultez régulièrement nos colonnes, ne vous est pas étrangère. Explications.

En 2018, l’Union européenne publiait des directives contraignant les États membres à mettre en place des mesures favorisant l’économie circulaire en Europe. Celles-ci prennent en France la forme d’une loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire datant de février 2020. L’indice de réparabilité qui nous intéresse ici en constitue l’une des briques. Cet indice concerne les appareils électroniques, dont dans un premier temps les lave-linge et les tondeuses à gazon, mais aussi les smartphones, les ordinateurs portables et les téléviseurs. Des segments particulièrement dynamiques : les produits mis sur le marché sont nombreux et leur durée de vie tend à s’allonger. Ajoutée à leur fiabilité intrinsèque, la possibilité de les réparer fait bien sûr partie des éléments-clés assurant leur longévité.

 © Creative commons
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Depuis le 1er janvier 2021, les fabricants des appareils des catégories citées ci-dessus doivent donc afficher un indice de réparabilité noté sur 10. Si cela vous rappelle quelque chose, c’est bien normal : le Labo Fnac, et plus généralement le groupe Fnac-Darty, travaille depuis plus de deux ans à l’élaboration d’un tel indice. En juin 2018, nous avions d’ailleurs rapporté dans ces colonnes le lancement de l’indice LaboFnac de réparabilité dédié aux ordinateurs portables, suivi en juin 2019 par l’indice de réparabilité des smartphones. Les travaux ainsi menés n’ont pas été délaissés au profit d’un indice radicalement différent : et pour cause, les indices de réparabilité du Labo Fnac ont servi de base de travail à ceux que le Ministère de la Transition écologique impose aujourd’hui aux fabricants.

Le Labo Fnac au cœur de l’indice de réparabilité désormais obligatoire

“Défendre le consommateur en lui donnant un maximum d’informations pour qu’il puisse acheter de manière éclairée est dans l’ADN du LaboFnac”, souligne Lionel Costa, Responsable du développement et communication LaboFnac, qui a activement contribué à la création des indices du Labo depuis 2018. C’est donc au sein d’un think tank regroupant diverses associations, telle HOP, ou de fédérations de fabricants, que le groupe Fnac-Darty a collaboré avec le Ministère de la Transition écologique pour élaborer un indice désormais affiché par tous les commerçants, en ligne et en magasins.

 © LaboFnac
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Sous la houlette de Jean-Yves Prigent, directeur de la durabilité chez Fnac-Darty, qui a piloté un groupe de travail autour des ordinateurs au Ministère, et participé à ceux dédiés aux smartphones et lave-linge, deux années d’échanges ont ainsi été menées. Et force est de constater que l’essentiel des indices LaboFnac a été conservé : leur quatre critères ont été répartis en cinq catégories, chacune bénéficiant du même poids au sein de la note finale. Le Labo, avec les spécialistes “marque propre” du Groupe s’est par ailleurs investi très concrètement ces derniers mois. Pour aider à établir les barèmes, par exemple sur la facilité de démontage des produits, les équipes de Predrag Petricevic, Directeur du Laboratoire Fnac Darty, ont désossé lave-linge et téléviseurs en interne. Celles de WeFix et du service après-vente du groupe ont également été mobilisées dans le cadre du démontage et remontage des ordinateurs et smartphones, ainsi que pour la vérification du référencement des pièces détachées.

 © LaboFnac
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Indice de réparabilité : quels éléments sont pris en compte ?

L’indice de réparabilité des produits est établi par les fabricants eux-mêmes, et contrôlé par la Répression des fraudes (la DGCCRF) qui s’assure donc de leur fiabilité. Les critères retenus sont les suivants :

– La disponibilité de la documentation
– Le démontage et accessibilité
– La durée de disponibilité des pièces détachées
– Le prix des pièces détachées
– Un critère spécifique par catégorie de produit

“Le prix des pièces détachées était intégré à la partie “Pièces détachées” et constitue aujourd’hui un critère à part entière”, se félicite Jean-Yves Prigent. Désormais, la loi impose en effet aux fabricants de livrer ces données, ce qui a autorisé l’évolution de l’indice du LaboFnac dont le détail est consultable à cette adresse. Et de se réjouir du tournant pris par l’indice qui, désormais, valorise les réparations professionnelles, tout comme la possibilité, pour le client, de réparer ses appareils lui-même grâce à la mise à disposition des pièces détachées auprès du plus grand nombre, et pas seulement dans les réseaux de réparation traditionnels.

La généralisation de l’indice de réparabilité laisse néanmoins de côté le logiciel libre, notamment au rayon des ordinateurs portables. “La notion d’open source a été abandonnée, bien qu’il s’agisse d’un facteur d’émancipation et d’évolutivité des appareils pour l’utilisateur”, regrette ainsi Jean-Yves Prigent. De même, on note que la restauration logicielle ne compte plus parmi les éléments évalués.

Et la suite ?

Nouveau en Europe, où la France fait figure de “programme pilote”, l’indice de réparabilité est appelé à évoluer. Le Labo, se plaçant toujours au côté du consommateur, assure son intention de jouer son rôle de veille et d’information du consommateur en contrôlant certains indices. D’autres appareils afficheront bien sûr prochainement l’indice, et de nouvelles catégories de produits les rejoindront très certainement d’ici 2024, date à laquelle un indice de durabilité, plus vaste encore, deviendra obligatoire : pourquoi pas les tablettes tactiles, situées à mi-chemin entre smartphones et PC portables, ou encore les lave-linge à hublot… Dans tous les cas, le groupe ne cache pas son intention de s’investir au plus près des travaux d’élaboration de ces indices.

Ajoutons que depuis janvier 2021, le groupe est également le premier distributeur à mettre gratuitement à disposition des internautes des documents techniques d’aide à la réparation de téléviseurs et lave-linge frontaux (des marques Proline, JVC et Thomson). Ils sont disponibles sur www.madocumentationreparation.com.

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