Test

Test de A.O.T. 2 (Attack on Titans 2) : Les titans prendraient-ils du galon ?

16 mars 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de A.O.T. 2 (Attack on Titans 2) : Les titans prendraient-ils du galon ?

En résumé

Plutôt que de s’attarder sur les éternelles lacunes techniques qui ternissent cet A.O.T. 2 comme c’était déjà le cas du premier volet, retenons surtout que cette suite embarque quantité d’améliorations bienvenues qui enrichissent la proposition du titre. Avec l’édification de bases, l’action gagne une dimension stratégique qui s’ajoute à une intensité des combats accrue grâce à un comportement plus pernicieux des titans qui défendent chèrement leur peau. Encourageant pour l’avenir de la franchise.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Des titans plus intelligents, plus mobiles, qui font moins office de chair à canon
  • L'aspect tactique induit par la construction libre des bases
  • De très nombreuses compétences à débloquer en étoffant les relations d'amitié
  • Les attaques-surprises et le système de capture de titans
  • L'importance des actions de partenaires et leur recrutement libre
  • Le démembrement méthodique des grands déviants
  • Durée de vie solide (15h en ligne droite) et contenu post-game non négligeable
  • Une trentaine de personnages jouables via le mode Bonus
  • Un mode multijoueur compétitif qui s'ajoute au mode coop déjà présent dans le premier jeu
Les moins
  • Les problèmes de lisibilité, on joue un peu trop souvent à l'aveugle
  • Les collisions avec le décor qui entravent inutilement l'action
  • Des messages trop envahissants qui masquent une bonne partie de l'écran
  • Un système de mise à mort des titans forcément répétitif

Notre test détaillé

Motivé par le succès de l’Attaque des Titans en manga et en animation, le studio Omega Force avait tenté il y a deux ans de retranscrire la rage et la démesure de l’œuvre de Hajime Isayama en jeu vidéo. Si le premier A.O.T. n’était parvenu à laisser qu’une empreinte mineure dans le paysage du jeu d’action sur consoles, sa suite s’efforce de placer la barre un peu plus haut.
(Ce test a été réalisé sur PlayStation 4.)

Même s’il fut accueilli avec bienveillance par les nombreux fans du manga de Isayama, le premier A.O.T. valait davantage pour l’originalité de son gameplay (jouabilité) que pour celle de son contenu. Bien que truffé de lacunes, le titre n’en était pas moins parvenu à restituer avec une certaine réussite les sensations conférées par le dispositif de manœuvre tridimensionnel porté par les héros de la franchise. En dépit de caméras défaillantes et de problèmes de lisibilité critiques, le jeu trouvait ainsi une vraie singularité dans le processus de mise à mort des titans qui passait nécessairement par d’impressionnantes sessions de voltige dans les airs.

A.O.T. 2_20180311223356

Une vie à l’intérieur des murs

Visiblement conscient des faiblesses entachant sa première copie, le développeur s’est efforcé de proposer un second volet plus abouti, s’appuyant sur une formule enrichie et améliorée par rapport au premier opus. Cela concerne d’ailleurs aussi bien les phases d’action que les séquences intermissions censées apporter au titre toute la profondeur qui lui faisait défaut en 2016. Notre personnage, conçu de toutes pièces au lancement de la partie, engrange des points d’expérience qui font évoluer son niveau et ses capacités, le but étant de permettre au joueur de personnaliser son avatar tout au long de la partie. Le résultat s’avère plutôt efficace, le titre faisant intervenir un système de relations d’amitié entre les personnages, largement inspiré de Persona 5, permettant d’acquérir un nombre impressionnant de compétences à mesure que l’on apprend à mieux connaître nos alliés.

A.O.T. 2_20180310174843

Cette volonté d’enrichir le contenu proposé entre les missions s’étoffe même assez rapidement, à partir du moment où notre avatar rejoint le fameux bataillon d’exploration. Le joueur doit alors accroître sa popularité de diverses manières pour pouvoir accéder aux différents services offerts par le bataillon. S’ouvrent ainsi une multitude de défis tout à fait optionnels qui accroissent la durée de vie de manière significative, surtout si l’on se lance à l’assaut de l’ensemble des missions de reconnaissance qui se débloquent au fur et à mesure de notre progression.

A.O.T. 2_20180310181936

Des titans dopés et déchaînés

L’attrait numéro un de A.O.T. 2 n’en reste pas moins sa promesse de nous faire virevolter au milieu de titans colossaux aussi grotesques et dérangeants que ceux aperçus dans les pages du manga ou de la série animée. Sur ce plan-là, Omega Force a revu sa copie avec l’intention de rendre le gameplay plus riche, plus délicat à maîtriser et moins répétitif. Ainsi, le fonctionnement du dispositif de manœuvre tridimensionnelle reste globalement le même, à cela prêt que l’on dispose de nouvelles techniques d’approche souvent salvatrices qu’il convient de maîtriser rapidement. Par exemple, plutôt que se jeter directement dans la mêlée au risque de finir broyé dans la bouche d’un titan, mieux vaut tenter une approche furtive en ciblant l’ennemi de loin pour exécuter une attaque-surprise ayant toutes les chances de le mettre à terre instantanément.

A.O.T. 2_20180311181406

Si la manœuvre est pour le moins efficace, elle permet déjà de se rendre compte à quel point les titans ont évolué. Plus intelligents, plus agiles et extrêmement mobiles, ces derniers gesticulent dans tous les sens et ne restent jamais figés, ce qui rend chaque attaque nettement plus risquée que dans le premier volet. Un très bon point pour le gameplay du titre qui, en contrepartie, nous oblige trop souvent à jouer à l’aveugle, tant l’interface et les soucis de caméra entravent la lisibilité de l’action. Les collisions inévitables avec le décor compliquent aussi inutilement l’action, alors que l’on s’efforce de soigner nos mouvements pour trouver l’angle adéquat qui permettra de trancher la nuque d’un adversaire imposant.

A.O.T. 2_20180311181830

Désormais, le démembrement méthodique des titans puissants ou des grands déviants passe nécessairement par l’exploitation de points faibles dont l’emplacement peut varier sur les différentes parties de leur corps. Bon point aussi pour les manœuvres de contournement qui déclenchent des contre-attaques redoutables après nous avoir permis de filer entre les doigts de nos ennemis colossaux. Enfin, le titre nous autorise désormais à capturer les titans via un pistolet neutralisant afin d’aider Hansi dans ses recherches. Et si les phases de contrôle du titan d’Eren n’ont pas été retenues dans cet épisode, il reste néanmoins possible de contrôler temporairement nos coéquipiers capables de se transformer.

A.O.T. 2_20180311184751

Gestion de bases pour des batailles plus tactiques

Servies par un rythme soutenu assuré par un enchaînement interrompu de nouveaux objectifs, les missions multiplient plus que jamais les signaux de fumée nous incitant à voler au secours d’alliés en difficulté afin de les recruter. A.O.T. 2 nous permet ainsi de composer librement notre escouade de quatre soldats en enrôlant les soldats de notre choix sur le terrain, indépendamment de leur rang. L’appel d’actions alliées en plein combat s’avère d’une telle efficacité qu’on aurait tort de s’en priver, d’autant que chaque mission secondaire accomplie nous crédite de points de construction dont l’importance s’avère cruciale.

A.O.T. 2_20180310222842

Si l’on ne devait d’ailleurs retenir qu’une seule des améliorations de cet A.O.T. 2, ce serait sans nul doute la possibilité d’édifier toutes sortes de bases sur le terrain pour assurer notre ravitaillement et renforcer nos défenses au beau milieu de la bataille. Sachant que l’extrême fragilité des lames et la consommation excessive de gaz nous obligent à nous ravitailler plusieurs fois en cours de mission (en mode Normal ou supérieur), la manière dont on érige nos bases devient une nouvelle donnée stratégique à prendre en considération. De plus en plus variées au fil de la partie, ces constructions permettent aussi bien de prendre le contrôle de tourelles que d’extraire des matériaux indispensables pour améliorer notre équipement.

A.O.T. 2_20180310205939

Un contenu revu à la hausse

Reprenant les temps forts des deux premières saisons de l’anime, le titre propose une durée de vie solide (15h minimum en ligne droite), en plus d’une mission post-crédits très inspirée et de quantité de choses à faire même après avoir bouclé le scénario. Poursuivre le mode Histoire nous permet par exemple de revisiter les missions principales pour sauver tous ceux qui étaient censés périr au combat afin de continuer à développer nos relations avec eux. S’ajoutent à cela la possibilité d’incarner une trentaine de protagonistes dans le mode Bonus, ainsi que les défis en ligne, ce nouvel opus incluant un multijoueur compétitif qui met en concurrence deux escouades de quatre joueurs sur une même carte.

A.O.T. 2_20180311221953

Si nous n’avons pas pu tester cette fonctionnalité (disponible seulement après le lancement du jeu), gageons que les nouvelles ficelles de gameplay, et notamment la construction de bases, devraient rendre le tout suffisamment tactique et prenant pour contrebalancer la lassitude engendrée par des batailles qui finissent forcément par se ressembler. Enfin, une mise à jour ultérieure ajoutera un mode Prédateur dans lequel les rôles titans/humains seront inversés.

Conclusion

Plutôt que de s’attarder sur les éternelles lacunes techniques qui ternissent cet A.O.T. 2 comme c’était déjà le cas du premier volet, retenons surtout que cette suite embarque quantité d’améliorations bienvenues qui enrichissent la proposition du titre. Avec l’édification de bases, l’action gagne une dimension stratégique qui s’ajoute à une intensité des combats accrue grâce à un comportement plus pernicieux des titans qui défendent chèrement leur peau. Encourageant pour l’avenir de la franchise.

Article rédigé par