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Test de Final Fantasy XII: The Zodiac Age, le RPG en avance sur son temps

21 juillet 2017
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Final Fantasy XII: The Zodiac Age, le RPG en avance sur son temps

En résumé

Par ses ajouts bienvenus et ses améliorations significatives, Final Fantasy XII: The Zodiac Age réunit enfin tout ce qu’il fallait pour nous permettre de savourer ce monument de l’histoire du RPG japonais dans les meilleures conditions possibles. Techniquement impeccable, cette version remasterisée contourne les faiblesses du jeu original en nous offrant le plein contrôle du rythme de l’action, avec des possibilités de développement pour les personnages nettement plus pertinentes. Susceptible de captiver aussi bien les néophytes que les joueurs ayant déjà parcouru le jeu sur PS2, Final Fantasy XII: The Zodiac Age n’a même pas à rougir de la comparaison avec le quinzième volet de la série.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une réalisation HD qui fait honneur à la direction artistique du jeu
  • Le choix entre les musiques orchestrales ou originales et le doublage japonais en option
  • Les 12 grilles de permis du Zodiac Job System
  • Le rythme accéléré (x2 ou x4), ajustable à tout moment durant la partie
  • L'efficacité du système de jeu et la richesse du background
  • Une durée de vie d'exception
Les moins
  • Le mode Épreuves qui manque d'inspiration

Notre test détaillé

En 2006, Square Enix sortait au Japon le douzième volet de la saga Final Fantasy sur PlayStation 2. Localisé l’année suivante en Europe, cet opus divisera les joueurs comme aucun autre volet de la série avant lui. Pour la première fois, ce morceau d’anthologie du jeu vidéo nous revient en HD dans une version comportant quelques belles surprises.

Ce test a été effectué sur PlayStation 4.

Final Fantasy XII est sans doute l’épisode ayant le plus ouvertement osé s’éloigner des routines classiques de la franchise après la parenthèse MMORPG (jeu de rôle massivement multijoueur en ligne) du onzième volet. Manifestement en avance sur son temps, Final Fantasy XII inaugurait alors un système de combat hybride et audacieux entre le tour par tour et le temps réel, s’appropriant au passage certains codes des MMORPG. Sur l’impulsion de son créateur Yasumi Matsuno, le projet se voulait surtout ambitieux et singulier jusque dans sa direction artistique rappelant la maturité de Vagrant Story, et dans son atmosphère de type space opera lorgnant du côté de Star Wars.

Final Fantasy The Zodiac Age

En toute logique, l’approche choisie n’a pas fait l’unanimité auprès des joueurs, la série n’ayant jusqu’alors jamais connu de bouleversement aussi significatif. Mais le temps a passé, les mentalités ont évolué et il se pourrait bien que le public soit enfin prêt à accorder à cet épisode la reconnaissance qu’il mérite.

Final Fantasy The Zodiac Age

Les ajouts du Zodiac Job System

Inédite dans notre pays, l’édition « International Zodiac Job System » de Final Fantasy XII, sortie au Japon en 2007, a servi de base à cette version PS4 qui bénéficie en outre de quelques suppléments bienvenus. Les spécificités de Final Fantasy XII : The Zodiac Age ne se limitent donc pas à sa réalisation graphique et sonore remasterisée, elles incluent également plusieurs mécaniques de jeu améliorées.

Final Fantasy The Zodiac Age

La principale particularité du système Zodiac Job réside en effet dans l’ajout d’une douzaine de classes permettant de spécialiser plus efficacement chacun des héros du jeu. La grille de développement des capacités fait ensuite intervenir un certain nombre de permis à débloquer pour élargir les possibilités offensives et défensives des différents personnages jouables. Dans les faits, l’accès à douze jobs complémentaires au lieu d’un seul dans la version originale ouvre de nouvelles perspectives tactiques en termes de construction de l’équipe, même si ce choix est irréversible.

Qui plus est, aux classes les plus prévisibles (chevalier, archer, mage blanc ou noir) s’ajoutent d’autres profils nettement plus inattendus comme celui de shikari (chasseur agile capable de soigner ses alliés), de maître d’hast pouvant se sacrifier pour ses compagnons, ou de machiniste infligeant la confusion dans les rangs ennemis. Désormais, les personnages ne peuvent s’éloigner exagérément du job qui leur a été assigné et la distinction entre chacun d’entre eux s’en trouve beaucoup plus marquée. À terme, les héros disposent tout de même d’une deuxième grille de permis spécialement ajoutée dans cette version afin de pallier certaines de leurs faiblesses sans pour autant verser dans un cumul de classes aberrant. En prime, il devient possible de contrôler les chimères ainsi que les personnages invités qui accompagnent ponctuellement notre équipe.

Une version plus rythmée

En réalité, tout a été mis en place pour inciter l’adepte du Final Fantasy XII originel à replonger dans l’univers complexe et fascinant d’Ivalice pour plus d’une cinquantaine d’heures de jeu. Afin de ne pas effrayer les joueurs les plus pressés, The Zodiac Age intègre une option facultative permettant à tout moment de parcourir le jeu en accéléré. Si le résultat peut sembler pour le moins déconcertant au début, il faut reconnaître que le fait de doubler ou de quadrupler la vitesse du jeu a le mérite de fluidifier davantage le rythme de l’aventure. Là où la version d’origine pouvait souffrir de l’aspect passif, car automatisé des affrontements reposant sur l’usage des Gambits (une option
permettant de programmer le comportement de l’équipe pour intervenir le moins souvent possible en combat), le recours à la vitesse accélérée dans The Zodiac Age permet de contourner ce désagrément. Certes, il convient toujours d’ajuster efficacement ces mini algorithmes, mais on se focalise davantage sur la stratégie, car le rythme de l’action est beaucoup plus soutenu.

Final Fantasy The Zodiac Age

On apprécie ainsi d’autant plus la découverte de ces territoires gigantesques dans lesquels on guerroie forcément beaucoup. Par ailleurs, la simplicité avec laquelle il est possible de repasser à tout moment en vitesse normale rend cette fonction aussi ergonomique qu’intuitive, le joueur étant constamment libre d’adapter le rythme de sa partie de la manière qui lui convient le mieux. Idéal pour surmonter les vagues ininterrompues d’ennemis dans le mode Épreuves inédit qui s’apparente à un éprouvant exercice de survie ! Pour autant, si ce n’est dans le but de renforcer les niveaux de nos personnages, on ne s’éternise pas outre mesure dans les méandres de ce mode bonus qui affiche un réel manque d’inspiration dans sa construction.

Final Fantasy The Zodiac Age

Des conditions de jeu optimales

Au-delà du confort de jeu accru, le titre se pare pour la première fois d’une image en haute définition et de musiques orchestrales grandioses qui soulignent la qualité du travail fourni par le compositeur Hitoshi Sakimoto. L’accès au doublage japonais nous est même proposé en sus des voix anglaises.

Baignant dans un contexte lourd de trahisons, d’intrigues politiques et de menaces d’invasion, ce Final Fantasy se démarque à tous points de vue de ses pairs en prenant réellement le joueur au sérieux. Jusqu’à son dénouement, le scénario n’a de cesse de mettre les protagonistes à l’épreuve en multipliant les rebondissements. Qu’ils soient issus d’une lignée royale ou simples citoyens rêvant de sillonner le ciel à bord de prestigieux vaisseaux, les héros de cette fresque haletante ont tous un rôle à jouer qui va au-delà de ce que l’on imagine au départ.

Final Fantasy The Zodiac Age

Mais la grandeur du monde d’Ivalice passe aussi par la diversité de ses peuplades insolites où cohabitent les créatures les plus étranges, comme ces femmes à la peau sombre dotées de longues oreilles de lapin ou ces individus reptiliens peu amicaux avec les humains. D’une richesse s’étendant bien au-delà de Final Fantasy XII, la profondeur des contrées d’Ivalice confère à cet épisode toute la démesure qui caractérise depuis toujours les œuvres de Matsuno (Tactics Ogre, Vagrant Story, Final Fantasy Tactics). Et c’est bien grâce à des titres tels que ceux-ci que le jeu vidéo a pu gagner ses lettres de noblesses.

Conclusion

Par ses ajouts bienvenus et ses améliorations significatives, Final Fantasy XII: The Zodiac Age réunit enfin tout ce qu’il fallait pour nous permettre de savourer ce monument de l’histoire du RPG japonais dans les meilleures conditions possibles. Techniquement impeccable, cette version remasterisée contourne les faiblesses du jeu original en nous offrant le plein contrôle du rythme de l’action, avec des possibilités de développement pour les personnages nettement plus pertinentes. Susceptible de captiver aussi bien les néophytes que les joueurs ayant déjà parcouru le jeu sur PS2, Final Fantasy XII: The Zodiac Age n’a même pas à rougir de la comparaison avec le quinzième volet de la série.

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