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Test d’Iconoclasts : le « metroidvania » anarchiste

29 janvier 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test d'Iconoclasts : le « metroidvania » anarchiste

En résumé

Au-delà de ses arguments les plus manifestes, Iconoclasts renferme une véritable force de caractère qui ne révèle tout son potentiel qu’à mesure que l’on approche de la fin. Si son écriture, son game design et sa profusion de boss mémorables suffisent déjà à nous convaincre de vous le conseiller, on ne peut s’empêcher de vous supplier d’aller jusqu’au bout pour apprécier l’apothéose finale que le titre vous réserve !

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Renouvellement des mécaniques du « metroidvania »
  • Réalisation old school qui ne verse pas pour autant dans l'austérité
  • Une diversité de situations vraiment appréciable
  • Profusion de boss marquants très inspirés
  • Des secrets dans tous les sens !
  • Les étonnantes surprises de fin de jeu
  • La dureté du scénario et la qualité de la traduction française
  • Très bonne durée de vie (entre 12 et 15h en moyenne)
Les moins
  • Léger manque de clarté de certaines phases
  • Attention aux bugs de sauvegarde potentiels

Notre test détaillé

Fruit de plus de sept ans de travail dans le laboratoire du développeur suédois Joakim Sandberg (créateur de Noitu Love 2 Devolution), Iconoclasts se classe directement parmi les meilleures surprises de ce début d’année. Sous ses dehors classiques et naïfs, ce soft en pixel art captive et impressionne comme bien peu ont réussi à le faire avant lui.
(Ce test a été effectué sur une PlayStation 4.)

Dans un monde contrôlé par la religion omnipotente de « Mère » et hostile à la science sous toutes ses formes, Robin, une jeune mécanicienne guidée par sa nature altruiste et rebelle, décide qu’il est grand temps de lever le voile sur la menace qui pèse sur sa planète et sa population opprimée. Démarre alors un périple riche en rebondissements qui pourrait bien la conduire jusque sur la lune…

Iconoclasts

Des enjeux pas comme les autres

Soulignons déjà que l’approche relativement conventionnelle avec laquelle débute Iconoclasts n’est aucunement représentative de cette force de caractère qui singularise le titre en définitive. Partant d’une volonté évidente de renouveler les mécaniques habituelles du « metroidvania », le titre de Sandberg ne s’arrête pas là et pousse ses ambitions bien plus loin. D’ailleurs, le meilleur conseil que l’on puisse vous donner si vous entamez une partie d’Iconoclasts, c’est d’aller jusqu’au bout ! Car plus on se rapproche du dénouement, plus le titre se surpasse pour nous étonner, multipliant les séquences bouleversantes et les confrontations dantesques. Mais avant d’arriver à la fin, soit au terme d’une bonne douzaine d’heures de jeu en moyenne, il faudra surmonter une quantité non négligeable de casse-têtes astucieux millimétrés qui reposent sur une parfaite compréhension des talents de notre héroïne.

Iconoclasts_1

L’incroyable caisse à outils

Munie d’une clé à molette multi-usages et d’un pistolet foudroyant idéal pour les tirs à courte portée, Robin verra ses capacités évoluer au fil de la partie d’une façon très intéressante. En effet, si l’utilisation de la clef se réduit au départ à renvoyer des projectiles, assommer des ennemis ou activer des mécanismes, son aptitude finale à emmagasiner de l’électricité nous rendra par la suite de multiples services. Sans détailler toutes les subtilités du gameplay, il faut tout de même souligner la pertinence des choix de game design qui, à partir d’éléments tout bêtes, apportent une complexité bien réelle aux énigmes du jeu.

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À l’instar de la clé à molette, le « foudroyeur » sera à utiliser conjointement avec d’autres armes au maniement délicat, telles que les bombes roulantes chargeables en missiles explosifs ou le « permuteur » qui échange notre position avec celle d’objets ou d’ennemis. La richesse du système de jeu repose ainsi très largement sur l’utilisation détournée que l’on peut faire de cet arsenal insolite, le titre nous obligeant à jongler constamment entre chacun de ces outils pour surmonter des situations de plus en plus retorses.

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Un boss peut en cacher un autre

Si le jeu implique une bonne dose de réflexion à travers ses énigmes pour le moins exigeantes en termes de timing, la difficulté reste suffisamment bien dosée pour ne pas rebuter le joueur lambda. La résolution des puzzles les plus corsés ne débouche d’ailleurs généralement que sur l’obtention de coffres cachés permettant d’acquérir des améliorations facultatives. En revanche, la maîtrise des contrôles de l’arsenal de Robin devient impérative lorsqu’il s’agit de vaincre les différents boss qui ponctuent notre avancée dans le jeu.

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Et là encore, le titre étonne par son panache et son inspiration ! La profusion de boss qui parsèment l’aventure et surtout l’ingéniosité avec laquelle ces derniers ont été conçus rend chacune de ces rencontres haletantes en termes d’action. C’est une multitude de patterns précis qu’il faut percer à jour pour comprendre quelles sont les étapes nécessaires à leur élimination, avant de tenter d’exécuter le tout de manière soigneusement millimétrée.

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Marquer le joueur

Intenses et sans cesse renouvelés, ces combats de boss sont peut-être l’argument numéro un d’Iconoclasts qui s’avère époustouflant dans sa dernière ligne droite. Les surprises de fin de jeu, incroyables, justifient à elles seules d’aller jusqu’au bout de l’expérience, même si celle-ci s’avère par moments éprouvante et que le manque de clarté de certaines phases de jeu peut parfois rebuter. Surtout quand les (rares) bugs de sauvegarde viennent jouer les trouble-fêtes, le chargement du fichier nous ramenant alors de longues minutes en arrière, ce qui nous est arrivé une seule fois durant la partie.

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Servi par une réalisation old school qui ne verse ni l’austérité graphique, ni dans le mauvais goût du pixel art trop chargé, Iconoclasts brille aussi par sa diversité étonnante de situations et la dureté de son scénario intégralement traduit en français. Boucler l’aventure à 100 % demandera bien plus qu’une douzaine d’heures de jeu, le fait de terminer l’aventure donnant ensuite accès à un mode Défi dans lequel le moindre dégât est synonyme de mort subite.

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Conclusion

Au-delà de ses arguments les plus manifestes, Iconoclasts renferme une véritable force de caractère qui ne révèle tout son potentiel qu’à mesure que l’on approche de la fin. Si son écriture, son game design et sa profusion de boss mémorables suffisent déjà à nous convaincre de vous le conseiller, on ne peut s’empêcher de vous supplier d’aller jusqu’au bout pour apprécier l’apothéose finale que le titre vous réserve !

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