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Test de Kingdom Hearts III : Un retour en fanfare

04 février 2019
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Kingdom Hearts III : Un retour en fanfare

En résumé

Servi par une tension qui monte crescendo pour exploser littéralement dans sa dernière ligne droite, Kingdom Hearts III manie ses rouages avec maestria sans la moindre baisse de régime. La complexité de la mythologie sur laquelle il repose ne doit pas empêcher les néophytes de se lancer à la découverte de cet épisode qui constitue finalement une excellente entrée en matière à l’univers de la franchise. Tous les éléments constitutifs du jeu s’agencent parfaitement pour offrir une expérience réellement inoubliable.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un épisode aux allures d'apothéose, à tous les niveaux
  • Un nombre non négligeable de mondes Disney inédits
  • Des techniques spéciales qui s'enchaînent avec panache
  • Un renouvellement constant grâce aux transformations des Keyblades
  • Course sur les murs et rapidité de déplacement vraiment appréciables
  • La collecte des nombreux « Game & Watch » du Royaume Classique
  • L'intensité phénoménale des cinq dernières heures de jeu
  • Une durée de vie boostée par la quête des emblèmes fétiches
Les moins
  • Le vaisseau Gummi peine encore une fois à convaincre
  • Une caméra qui s'affole régulièrement dans les mêlées
  • Des cut-scenes souvent très longues

Notre test détaillé

Le concept expérimental d’une fusion des univers Disney avec le génie de Square aura, en quelques années, donné corps à une franchise dont le prestige n’a désormais plus grand-chose à envier à celui de la saga Final Fantasy. Aboutissement d’un projet ayant depuis longtemps dépassé ses ambitions de départ, la sortie de Kingdom Hearts III mérite bien son statut d’événement.
(Ce test a été effectué sur PlayStation 4.)

Si le débat reste ouvert quant à la question de savoir si, oui ou non, il est indispensable d’avoir parcouru les précédents jeux de la série pour ne pas compromettre la découverte de ce nouvel épisode, nous aurions plutôt tendance à encourager tout le monde à franchir le pas. Car Kingdom Hearts III est de ces jeux qui offrent plusieurs niveaux de lecture, apportant autant de réponses que de nouveaux questionnements dont seuls les connaisseurs sauront démêler les fils. Mais si la mythologie propre à son univers se révèle parfois délicate à percer à jour, cela n’altère en rien l’appréciation que l’on aura de ses autres composantes. C’est d’ailleurs précisément afin que chacun puisse l’aborder depuis un angle correspondant à ses propres attentes que son créateur Tetsuya Nomura a fait en sorte de construire une expérience se suffisant à elle-même. Autrement dit, que l’on vienne à lui simplement pour jouer les touristes dans les univers Disney ou dans l’espoir d’assembler les dernières pièces du puzzle de l’histoire de la χ-blade, Kingdom Hearts III remplit son office de maître de cérémonie consciencieux sans négliger aucune de ses parties.

Kingdom Hearts III

Let it go !

Se distinguant de ses prédécesseurs en affichant une démarcation plus nette entre les chapitres dédiés à l’interprétation des mondes Disney et ceux impliquant les individus propres à la mythologie Kingdom Hearts, ce nouvel opus joue avec nos nerfs en retardant au maximum la mise en place des enjeux narratifs les plus sérieux.

Kingdom Hearts III

Toutes les étapes menant au final grandiose passent nécessairement par une revisite minutieuse des histoires Disney et Pixar, pour la plupart inédites dans la franchise. C’est le cas notamment des films d’animation les plus récents, tels Raiponce, La Reine des Neiges, Les Nouveaux Héros ou Monstres et Compagnie, qui côtoient les indispensables Pirates des Caraïbes et Toy Story, entre autres. Le monde de Jack Sparrow est d’ailleurs traité de manière étonnante en combinant plongée sous-marine et batailles navales pour un résultat qui détone agréablement avec le reste de l’aventure. Le titre se montre ainsi particulièrement généreux lorsqu’il s’agit de prolonger l’exploration en milieux ouverts. Tout est mis en œuvre pour nous faire oublier les limitations de gameplay des anciens volets avec des manœuvres de déplacement plus fluides que jamais, des projections aériennes fulgurantes et des courses sur les murs quasi systématiques. La qualité de la prise en main s’en trouve transcendée et la taille des environnements ne s’avère jamais contraignante compte tenu des facultés de mouvement qui nous sont octroyées.

Kingdom Hearts III

Trousseau de clés

Loin de servir uniquement l’exploration à proprement parler, cette vélocité acrobatique trouve surtout sa place au sein des combats. Même si la caméra s’affole régulièrement lors des mêlées, le plaisir de virevolter autour de dizaines d’adversaires s’avère plus grisant que jamais, surtout lorsque viennent s’y greffer les nouvelles facultés de transformation de nos Keyblades. Aussi intuitif que riche en possibilités, le nouveau système favorise les enchaînements ininterrompus combinant frappes directes, magies, attaques spéciales et fins de combos propres à chaque arme. Ajouté aux manœuvres de fluidité liées aux interactions avec le décor, le résultat fait montre d’une frénésie incroyable qui surclasse tout ce que l’on avait vu auparavant dans la série. La présence de techniques combinées et d’attractions de type fête foraine accentue encore davantage l’impression de grand spectacle qui ressort de chaque confrontation, sans compter les invocations. On dispose de tellement d’outils pour personnaliser nos manœuvres offensives que l’on en vient presque à regretter qu’il faille attendre les cinq dernières heures de jeu pour se frotter à un challenge qui mette réellement à l’épreuve notre maîtrise du gameplay. Un final franchement intense, aussi éprouvant que mémorable, qui restera sans aucun doute dans les annales de la série !

Kingdom Hearts III

Le cœur sur la main

À vouloir se montrer presque trop généreux dans sa proposition, Kingdom Hearts III comporte inévitablement quelques éléments anecdotiques que seule une minorité de joueurs aura à cœur d’approfondir. C’est le cas des phases en vaisseau Gummi, qui, bien que se déroulant dans des zones résolument ouvertes, déçoivent par leur simplicité et leur manque de profondeur. Customiser le vaisseau reste heureusement facultatif, tout comme cuisiner des plats aux côtés du rongeur de Ratatouille afin de bénéficier de bonus temporaires. Les amateurs de challenges rétro ne feront en revanche pas l’impasse sur la collecte des « Game & Watch » du Royaume Classique, à raison d’une vingtaine de mini-jeux très soignés rendant hommage à la préhistoire du jeu vidéo.

Kingdom Hearts III

La fin ou le commencement ?

Savamment rythmée en dépit de cut-scenes parfois très longues et d’un doublage uniquement en anglais, l’aventure peut certes s’achever en une trentaine d’heures, mais elle ne livrera pas tous ses secrets pour autant. Sur l’ensemble des activités optionnelles que renferme Kingdom Hearts III, la plus indispensable reste évidemment la quête permettant de débloquer la fin secrète du jeu en photographiant les très nombreux emblèmes fétiches à l’effigie de Mickey. Une tâche ardue tant ces symboles s’avèrent bien cachés dans les vastes environnements du jeu, la bonne idée étant que leur nombre dépend du niveau de difficulté choisi au départ. Ainsi, que l’on soit plutôt porté sur l’exploration pure ou sur le challenge des combats, la récompense reste à la portée de tous et justifie pleinement de jouer les prolongations !

Conclusion

Servi par une tension qui monte crescendo pour exploser littéralement dans sa dernière ligne droite, Kingdom Hearts III manie ses rouages avec maestria sans la moindre baisse de régime. La complexité de la mythologie sur laquelle il repose ne doit pas empêcher les néophytes de se lancer à la découverte de cet épisode qui constitue finalement une excellente entrée en matière à l’univers de la franchise. Tous les éléments constitutifs du jeu s’agencent parfaitement pour offrir une expérience réellement inoubliable.

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