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Test de Super Daryl Deluxe : « Big Bang Comédie »

16 avril 2018
Par Valérie Précigout (Romendil)
Test de Super Daryl Deluxe : « Big Bang Comédie »

En résumé

S’il reste déconseillé aux joueurs qui ne seraient pas totalement à l’aise avec l’anglais, Super Daryl Deluxe ne devrait en revanche avoir aucun mal à aspirer tous les autres dans son univers insensé. Un titre à prendre au douzième degré, truffé d’allusions à la pop culture, qui met autant l’accent sur la baston déjantée que sur l’aventure sibylline.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Une D.A. vraiment singulière qui surprend constamment
  • Un bon équilibre entre l'aspect baston et l'action-RPG
  • Dialogues savoureux, truffés de références à la pop-culture
  • La bande-son en adéquation avec l'esprit du jeu
  • Palette de coups entièrement personnalisable (plus de 45 pouvoirs)
  • Profusion d'objectifs secondaires en marge de la quête principale
  • Une bonne douzaine d'heures pour tout découvrir
Les moins
  • Le manque de clarté ou de logique de certains objectifs
  • Le temps passé à arpenter les couloirs du lycée
  • Trop de combats prétextes à du simple loot d'objets
  • Anglophobes s'abstenir définitivement

Notre test détaillé

Présenté par ses développeurs comme un « RPGvania orienté baston prenant place dans une université multidimensionnelle on ne peut plus normale », Super Daryl Deluxe est un véritable OVNI vidéoludique qui mérite très certainement le coup d’œil.
(Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch.)

Pourquoi s’infliger des nœuds au cerveau en planchant sur un level design (construction des niveaux) surréaliste alors que notre monde réel renferme déjà tous les ingrédients propices à la conception d’un jeu vidéo déjanté ? C’est peut-être bien le point de départ de la genèse de Super Daryl Deluxe, fruit de l’imagination débordante d’un duo de jeunes développeurs désireux de nous présenter leur propre vision du monde universitaire à travers le filtre débridé de la pop culture !

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Douzième degré

Avec sa nuque longue, sa tenue vestimentaire démodée et ses grandes lunettes opaques derrière lesquelles on devine un regard vide d’incompréhension, Daryl Whitelaw est l’antihéros parfait pour une aventure aussi extravagante. Chahuté par des camarades peu enclins à lui octroyer leur amitié sans condition, Daryl devra démontrer à tous qu’il est l’homme de la situation dans un lycée en proie aux bizarreries les plus inexplicables. Des élèves qui disparaissent ? Un proviseur reclus dans son bureau ? Des cours qui se déroulent dans des environnements parallèles surréalistes ? Et une rumeur de destruction du monde imminente ? Qu’à cela ne tienne, Daryl est un expert de la baston et un geek averti, son guide de développement personnel renfermant toutes les données nécessaires à la résolution de n’importe quelle problématique.

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Le sens des priorités

Si, dans un premier temps, l’université semble comporter davantage de pièces verrouillées à double tour que d’endroits libres d’accès, le complexe scolaire devient tout de même assez vite tentaculaire, les quêtes ayant tendance à se multiplier comme des champignons. Une fois ouvertes, ces portes multidimensionnelles mènent chacune à des environnements dangereux peuplés d’entités insolites, toujours en lien avec le thème du cours abordé : les sciences, la musique, la littérature… Mais parce que ces lieux de savoir abritent généralement des adversaires puissants et des boss peu enclins à rigoler, Daryl devra en parallèle renforcer ses capacités en répondant aux mille et un désirs de ses camarades via l’exécution de tâches aussi ingrates que surprenantes. Ce qui ne devrait pas lui poser de problème, à moins qu’il ne finisse par se perdre dans les couloirs du lycée ou n’oublie de passer régulièrement aux toilettes afin de sauvegarder sa partie…

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Super-héros en devenir

Bien que cette profusion d’objectifs secondaires implique d’inévitables allers-retours dans les endroits déjà explorés et des combats souvent prétextes à du simple ramassage d’objets indispensables à la validation d’une mission donnée, cela reste encore le meilleur moyen pour Daryl de gravir l’échelle sociale du lycée. Car avec un éventail de 45 pouvoirs différents à acquérir et à développer, notre protagoniste va devoir engranger un sérieux quota d’XP (points d’expérience) pour parfaire son style. C’est au joueur qu’il appartient ensuite de personnaliser les talents offensifs du protagoniste en sélectionnant ses aptitudes de combat. Ainsi, en retirant nos lunettes l’espace d’un instant, on pourra par exemple paralyser nos ennemis, à moins que l’on ne préfère faire glisser nos adversaires sur des peaux de bananes ou leur expédier des poussins en plastique dans la figure…

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Les techniques les plus folles confèrent aux scènes de combat des allures de ballet saugrenu, impression renforcée par les animations volontairement grotesques de Daryl qui se tortille dans tous les sens pour agir tel le super-héros qu’il n’est évidemment pas. Loin d’être stupidement bourrin, le gameplay impose une gestion du timing d’autant plus précise que chaque technique requiert quelques secondes de latence pour se recharger, d’où l’importance du choix des compétences et des possibilités de combos qu’elles nous ouvrent.

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Do you speek english ?

Drôle et surprenant, Super Daryl Deluxe n’en reste pas moins un titre d’aventure autant qu’un jeu d’action. Et parce que les indices qu’il nous livre sont parfois quelque peu sibyllins, les joueurs anglophobes devront assurément passer leur chemin. L’absence de logique est telle que, même en consultant attentivement les détails des missions qui nous sont confiées, il n’est pas toujours aisé de savoir exactement ce que le jeu attend de nous. La mise en route s’avère également un peu longuette et pourrait bien refroidir les plus impatients qui lanceraient le titre avec l’image faussée d’un simple jeu de baston.

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Super Daryl Deluxe fait en effet plutôt partie de ces jeux qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser si on veut l’apprécier à sa juste valeur en savourant ses dialogues truffés de références à la pop culture. Tout aussi appréciable, l’étrange direction artistique aux accents cartoons sait se renouveler constamment et nous surprendre à chaque nouveau portail dimensionnel franchi. Une inventivité que l’on retrouve aussi à travers le bestiaire grotesque et tous les personnages non-joueurs (NPC) insolites croisés en chemin !

Conclusion

S’il reste déconseillé aux joueurs qui ne seraient pas totalement à l’aise avec l’anglais, Super Daryl Deluxe ne devrait en revanche avoir aucun mal à aspirer tous les autres dans son univers insensé. Un titre à prendre au douzième degré, truffé d’allusions à la pop culture, qui met autant l’accent sur la baston déjantée que sur l’aventure sibylline.

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