Test

Test du Lima Ultra : une nouvelle version en net progrès

16 mai 2017
Par Sofian Nouira
Test du Lima Ultra : une nouvelle version en net progrès

En résumé

Lima Ultra corrige tous les défauts matériels de la précédente version. Ce cloud personnel ne s’adresse certes pas aux utilisateurs les plus pointus. Mais le commun des mortels y trouvera une solution assez simple à appréhender, et qui couvrira la grande majorité des usages… pour les possesseurs de smartphones ou tablettes Android. Car si la partie qui se passe sur l’ordinateur est la même pour tous, il y a des différences fonctionnelles encore trop importantes entre iOS et Android, en défaveur du système mobile d’Apple. Nous conseillons à ces derniers d’attendre. En revanche, si vous êtes sous Android pour la partie mobile de l’expérience et que vous ne voulez pas vous embêter avec un NAS certes plus performant, mais nettement plus complexe, alors vous pouvez d’ores et déjà foncer.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • La facilité d'utilisation
  • Les fonctions qui se sont enrichies sur Android
  • Globalement fonctionnel et stable
Les moins
  • Les mises à jour trop lentes à arriver
  • L'appli iOS encore trop limitée

Notre test détaillé

Après une première version peu convaincante de son boîtier Lima, la société revient à la charge avec une version Lima Ultra qui promet de gommer les errements de jeunesse du prédécesseur, et d’enfin apporter au grand public un cloud personnel facile à configurer. Pari tenu ?

Cela fait maintenant plusieurs années que la startup française Lima fait parler d’elle. Dès 2013, elle avait en effet lancé une campagne de financement participatif pour son projet de cloud personnel. La première version du produit a en revanche mis un moment à sortir, puisqu’elle n’a été disponible dans le commerce que plus de deux ans plus tard.

Avant de continuer, précisons tout de même ce qu’est exactement Lima. Il s’agit donc d’un petit boîtier qui vient se brancher derrière votre box ADSL/fibre chez vous, et qui promet de remplacer les solutions de stockage cloud telles que Dropbox, Google Drive, Microsoft OneDrive, etc. Le boîtier en lui-même ne contient aucun espace de stockage et il faut donc lui en adjoindre un, comme une clé USB ou un disque dur externe. L’appareil fait donc plutôt office de « pont » entre ce stockage et les différents équipements de l’utilisateur.

Test Lima Ultra

Des évolutions bienvenues

Une fois Lima installé, il est ensuite possible d’accéder aux données stockées sur un smartphone, une tablette ou depuis un ordinateur. Un principe assez séduisant sur le papier, car, contrairement aux solutions classiques de Cloud qui exigent des paiements mensuels ou annuels, ici on ne paie qu’une seule fois, pour le boîtier. Mais la première version de Lima sortie il y a un an et demi n’était pas à la hauteur des promesses faites, notamment du côté de la lenteur des transferts de données. Cela rendait l’ergonomie de l’ensemble assez pénible.

Test Lima Ultra

À cela, il fallait ajouter une certaine aridité fonctionnelle, que Lima justifiait néanmoins partiellement par le positionnement grand public de sa solution. Pour répondre à ces critiques, la société a sorti une nouvelle version de son produit ces dernières semaines. Il s’agit du Lima Ultra. Il repose sur le même paradigme que son prédécesseur. Il s’agit donc toujours d’un boîtier qui vient se brancher sur une box Internet, et auquel on connecte un disque dur externe ou une clé USB, logiquement par le biais d’un port, qui reste USB 2.0 d’ailleurs. Une petite déception à l’heure où les connexions fibre se multiplient et où l’USB 3.0 est devenu le standard. Comme vous pouvez le constater sur les photos qui parsèment ce test, le look de l’ensemble change également, sans rien révolutionner toutefois.

Test Lima Ultra

Les évolutions les plus notables sont plutôt à aller chercher à l’intérieur du boîtier. Le fabricant a ostensiblement musclé la configuration, avec un processeur désormais quadruple cœur cadencé à 1,5 GHz, qui serait même 40 fois plus puissant que celui du premier modèle, toujours d’après Lima. La partie réseau a également vu ses capacités renforcées, avec un port réseau Gigabit, contre 100 Mb/s seulement pour le boîtier originel. Les échanges de données sont toujours chiffrés de bout en bout, en AES 256 bits, soit la norme utilisée par le monde bancaire.

Test Lima Ultra

Les premiers pas

Comme évoqué plus haut, le mode d’utilisation reste le même pour le Lima Ultra. Il s’agit donc toujours d’un accessoire qui permet de créer son propre cloud personnel. Si vous ne connaissez pas bien cette solution, vous vous demanderez peut-être quel intérêt Lima pourrait revêtir face à un NAS, par exemple. Le boîtier qui nous intéresse ici mise tout sur sa simplicité. Car même si l’utilisation des NAS a été simplifiée au fil des ans, ils n’en restent pas moins relativement compliqués à appréhender pour un béotien.

Test Lima Ultra

Lima propose du « plug & play », avec des étapes de configuration annoncées assez simples. Son tarif est également moins élevé qu’un NAS, d’autant qu’il est possible de l’associer à tous les disques durs externes, aux formats NTFS ou HFS+. À l’usage, la simplicité promise est bien au rendez-vous. Il suffit d’installer le boîtier sur la box Internet, puis de télécharger l’application sur tous les appareils d’où vous voudrez accéder à Lima (PC, Mac, Linux, iOS, Android). Le boîtier est ensuite automatiquement reconnu sur le réseau et il ne vous restera plus qu’à vous créer un compte. Ce compte servira notamment à vous identifier par la suite lorsque vous vous connecterez à l’extérieur, depuis un smartphone ou une tablette.

Une fois Lima installé sur un ordinateur, il se comporte comme un disque dur classique. Les paramètres de l’ensemble sont pour leur part accessibles depuis une zone dédiée. Sur les produits portables, il faut logiquement passer par l’application. Ses comportements sont donc strictement identiques à ceux des solutions concurrentes.

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Les performances

Pour ce qui est des performances, tout dépend évidemment de la qualité de votre réseau Internet. Si vous avez la fibre, il n’y aura aucun problème à utiliser Lima Ultra. Contrairement à son prédécesseur qui pouvait se montrer capricieux, la version Ultra ne réserve pas de mauvaise surprise.

Il faut juste bien comprendre que lorsque vous déplacez un fichier dans l’icône ou fichier du disque Lima qui apparaît sur le bureau de l’ordinateur, la barre de chargement n’indique que le temps qu’il faut au système pour placer ce fichier dans la partition Lima locale sur l’ordinateur. Il faut donc ensuite compter le temps de transfert de ce même fichier sur le boîtier Lima en lui-même. Mais, à moins de déplacer plusieurs dizaines de Go d’un coup, ce temps de transfert toujours très rapide, ce qui relativise l’absence d’un port USB 3.0. Les puristes pourront toujours pointer le fait que cela aurait amélioré les échanges sur le réseau local. Mais là encore, cela ne gênera pas outre mesure le commun des mortels. Car, comme évoqué plus haut, Lima ne s’adresse pas vraiment aux technophiles. Encore que même ces derniers pourraient trouver dans cette solution un backup rapide et facile. Néanmoins, le seul port USB disponible rend quasiment impossibles les sauvegardes en RAID.

Test Lima Ultra

À l’usage

Sur le plan matériel, Lima Ultra corrige donc parfaitement les errements de son aîné, même s’il n’est pas exempt de tout reproche. Ce boîtier est enfin plus conforme aux promesses initiales du constructeur. Du côté logiciel, la tendance est identique. La simplicité est de la partie, mais Lima a su corriger quelques défauts gênants, qui rapprochent sa solution d’une vraie offre de cloud à la Dropbox ou Google Drive. Tout du moins sur Android. L’application pour smartphones et tablettes (iOS et Android donc) permet évidemment de consulter les fichiers stockés sur Lima depuis n’importe où.

Test Lima Ultra

Elle intègre des lecteurs multimédias (audio, photo, vidéo) capables de lire la plupart des formats populaires. Ils s’avèrent en revanche assez pauvres en matière d’options. Vous ne pourrez par exemple pas compter sur un support décent des sous-titres dans les vidéos ni sur la possibilité de créer des playlists musicales. Mais ce n’est pas si grave pour les photos et les musiques, dans la mesure où il est possible d’ouvrir les fichiers dans une autre application à partir des paramètres. Ce qui signifie aussi que vous n’aurez aucun mal à lire ou modifier tous types de documents que votre smartphone est en mesure de lire.

Test Lima Ultra

Test Lima Ultra

Vous pouvez décider soit de lire en ligne les contenus multimédias présents sur Lima, soit de les rapatrier pour une consultation hors-ligne. Notez que pour la première option, streamer des fichiers vidéo en Full HD nécessitera évidemment une connexion assez solide.

Pour le reste, l’expérience varie beaucoup pour l’instant en fonction du type d’appareil mobile que vous possédez. Si vous êtes sous Android, Lima a enfin pris la peine de proposer deux nouveautés importantes dans ses dernières mises à jour, pour ceux qui veulent aller un peu plus loin dans l’usage du boîtier. La première est la possibilité de générer un lien pour partager un fichier avec un autre utilisateur ou sur les réseaux sociaux. Ce lien donne accès à une page d’où il est possible de télécharger ledit fichier. Pour la prochaine évolution, on aimerait pouvoir joindre plusieurs items dans le même lien, voire un dossier.

L’autre évolution majeure à nos yeux tient à la possibilité de sauvegarder depuis le smartphone ou la tablette n’importe quel type de fichier directement sur Lima. Une fonction basique chez les solutions cloud les plus connues, mais qui a mis plusieurs mois à arriver sur l’appareil.

Auparavant, il n’était possible que de sauvegarder les photos et les vidéos de la pellicule, c’est-à-dire prises par l’appareil mobile, et rien d’autre. Et encore, en mode automatique, sans pouvoir trier auparavant. Désormais, Lima peut complètement faire office de stockage distant pour le smartphone ou la tablette. C’était la promesse initiale de la startup derrière le boîtier. Et elle est désormais (enfin) tenue. Voilà pour Android. Sur iOS en revanche, on reste bloqué au stade précédent. Impossible donc d’envoyer quoi que ce soit sur Lima, en dehors de la Pellicule de l’iPhone ou l’iPad.

Conclusion

Lima Ultra corrige tous les défauts matériels de la précédente version. Ce cloud personnel ne s’adresse certes pas aux utilisateurs les plus pointus. Mais le commun des mortels y trouvera une solution assez simple à appréhender, et qui couvrira la grande majorité des usages… pour les possesseurs de smartphones ou tablettes Android. Car si la partie qui se passe sur l’ordinateur est la même pour tous, il y a des différences fonctionnelles encore trop importantes entre iOS et Android, en défaveur du système mobile d’Apple. Nous conseillons à ces derniers d’attendre. En revanche, si vous êtes sous Android pour la partie mobile de l’expérience et que vous ne voulez pas vous embêter avec un NAS certes plus performant, mais nettement plus complexe, alors vous pouvez d’ores et déjà foncer.

Article rédigé par
Sofian Nouira
Sofian Nouira
Journaliste