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Prise en main de l’Asus Zenfone 8 : la promesse d’un flagship compact

12 mai 2021
Par Laure Renouard
Prise en main de l’Asus Zenfone 8 : la promesse d'un flagship compact

En résumé

Asus ne fait pas partie des géants du mobile, proposant peu de références, et misant très largement sur le gaming pour se démarquer de ses concurrents. Son unique série grand public disponible à l’international, estampillée Zenfone, a su convaincre l’an dernier, et sa fournée 2021 séduit elle aussi à la prise en main. Le Zenfone 8 a le mérite d’offrir un peu de compacité sur un marché dominé par les smartphones aux très grands formats, atout qu’il accompagne d’une expérience somme toute agréable. Il n’est certes pas le photographe le plus polyvalent du moment ni le modèle capable de se charger le plus rapidement, mais nos premiers essais nous ont permis d’apprécier un terminal homogène, puissant, bien fini et évidemment compatible avec la 5G.

Notre test détaillé

Quelque neuf mois après les Zenfone 7 et Zenfone 7 Pro, et deux mois après avoir officialisé son nouveau smartphone gaming, le ROG Phone 5, Asus revient sur le terrain du mobile grand public avec le Zenfone 8. Nous avons eu l’occasion d’essayer pour vous le dernier-né de la marque taïwanaise et vous livrons nos premières impressions.

Depuis 2019 et la sortie du Zenfone 6, Asus s’est illustré par le choix d’un système de caméra dorsale rotative, la Flip Camera. Un système intéressant qui lui a permis d’abandonner encoches et poinçons en façade, puisque le bloc photo dorsal de ses smartphones servait également d’appareil pour selfies. Le Zenfone 8 abandonne toutefois cette année ce système au profit d’un format monobloc plus classique, réservant cette caméra rotative à une édition baptisée Zenfone 8 Flip.

Asus Zenfone 8

© LaboFnac

Le Zenfone 8 qui nous intéresse ici propose ainsi un écran AMOLED Full HD de 5,9 pouces, sous lequel on retrouve un chipset Snapdragon 888 flanqué de 6 à 16 Go de RAM, une batterie de 4000 mAh et un stockage de 128 ou 256 Go. Nous avons de notre côté essayé sa version 16/256 Go, la mieux pourvue donc. Elle est alimentée, comme toutes les versions du smartphone, par une batterie de 4000 mAh. Et côté photo, un double module dorsal officie, composé d’un capteur principal de 64 Mpx et d’un second de 12 Mpx (ultra-grand-angle).

Asus Zenfone 8

© Asus

Le design et l’ergonomie

Asus change radicalement de style cette année, et ce n’est pas pour nous déplaire. Son smartphone n’a plus grand-chose de très original en termes de design, certes, mais il adopte un format parmi les plus compacts du marché. Dans l’univers d’iOS, il est devancé par les iPhone 12 et 12 Mini, mais dans le monde d’Android, peu à ce jour affichent des dimensions comparables. Le Xperia 5 III de Sony, avec ses 157 x 68 x 8,2 mm, ou le Google Pixel 5 (144,7 x 70,4 x 8 mm) jouent dans cette cour pour le moins restreinte où le Zenfone 8 évolue avec des mensurations de 148 x 68,5 x 8,9 mm pour un poids limité à 169 grammes. Il perd 61 grammes si on le compare au Zenfone 7, qui mesurait près de 2 cm de plus en hauteur !

Asus Zenfone 8

© LaboFnac

Comme son aîné toutefois, le modèle numéro 8 n’est pas d’une folle minceur, ce qu’explique notamment l’intégration de sa batterie de 4000 mAh. À l’usage, ce n’est heureusement pas trop gênant, et le smartphone peut se targuer de figurer parmi les rares modèles à être utilisables à une main.

Asus Zenfone 8

© LaboFnac

Le Zenfone 8 n’affiche pas un design original, mais il est bien réalisé. Ses tranches en métal légèrement bombées et son dos courbé sont agréables en main, et son écran plat n’est pas particulièrement gênant. On note que la prise jack, aux abonnés absents d’à peu près tous les smartphones, hors du segment d’entrée de gamme, est de la partie, et que la touche d’allumage, sur la tranche droite, peut servir d’accès rapide à une app au choix. Cette “smart key” permet d’ouvrir, par défaut, l’assistant Google d’un double clic, mais cette fonction peut être modifiée, de même qu’un appui long peut être personnalisé. Au rayon des petits raffinements, on note l’ajout d’un cerclage argenté autour du poinçon réalisé dans l’écran du mobile. On note aussi la présence d’une coque dorsale vitrée à la finition mate, qui en finit donc avec les traces de doigts inévitables sur la surface vitrée des précédents Zenfone.

L’écran et l’interface

Un peu à l’image d’un Pixel 5, le Zenfone 8 ne propose pas un écran véritable borderless : ses bordures sont minces, mais pas les plus fines du marché. Rien de véritablement gênant, compte tenu du format de l’appareil. AMOLED oblige, les contrastes apparaissent très probants à l’œil. La températures des couleurs semble un peu froide, ce qui nous demandera confirmation lors du test complet de l’appareil en Labo. Les options d’affichage sont nombreuses : la température des couleurs, justement, peut être ajustée à la main, en plus des quatre modes prédéfinis inclus sur le smartphone. Un mode Always-on, permettant d’afficher l’heure et les notifications sur l’écran de veille, est aussi de la partie (désactivé par défaut), et l’on note surtout la présence d’un taux de rafraîchissement montant jusqu’à 120 Hz. Celui-ci, et c’est heureux pour l’autonomie du smartphone, est adaptatif : il n’est donc pas en permanence fixé à 120 Hz. Les utilisateurs qui y tiennent peuvent toutefois forcer un affichage continu en 120 Hz, ou opter pour 90, voire 60 Hz s’ils souhaitent être plus économes. Ajoutons que cet écran, agréable à utiliser, est protégé par une vitre Gorilla Glass Victus (7), soit la formule de Corning la plus solide du moment.

Asus Zenfone 8

© LaboFnac

Cet écran laisse apparaître une interface ZenUI suffisamment légère. Proche d’Android Stock, avec ses icônes tout en rondeurs et ses services Google à l’honneur, elle s’appuie sur Android 11. Peu d’applications sont préinstallées, à l’exception de Netflix, Instagram, Messenger et des services Google. Quelques outils maison signés Asus, à savoir une galerie photo, un dictaphone, une app de transfert de données d’un téléphone à l’autre (Data Transfer) et un gestionnaire de fichiers viennent compléter le tout. Ce qui n’empêche pas les paramètres du smartphone de proposer des options intéressantes, telle “Twin Apps”, qui permet de créer deux raccourcis vers une même application (réseaux sociaux) dédiés chacun à un compte différent. On retrouve également un mode d’utilisation à une main, ou encore un mode “Game Genie” apportant quelques outils de confort et de personnalisation aux jeux mobiles.

Asus Zenfone 8

© LaboFnac

Les performances et le multimédia

Le Zenfone 8 est équipé de la puce Snapdragon 888. Un choix qui classe l’appareil parmi les modèles les mieux pourvus du moment, tout particulièrement dans sa mouture affublée de 16 Go de RAM (que nous avons essayée). Et à l’usage, le smartphone tient ses promesses, assurant un fonctionnement fluide même à l’exécution de jeux exigeants. Le système de refroidissement intégré par Asus semble tenir ses promesses, seule une légère chauffe étant perceptible dans la partie supérieure gauche du smartphone lors de longues parties de Call of Duty Mobile. La batterie de l’appareil nous a semblé tenir le choc, avec sa capacité de 4000 mAh, le jeu ayant néanmoins tendance à faire baisser drastiquement le niveau de charge du mobile. Ajoutons ici que s’il n’est pas compatible avec la charge sans fil, le Zenfone 8 propose une charge rapide 30 W. On est loin des records du marché, mais cela reste appréciable.

Asus Zenfone 8

© LaboFnac

Côté photo, le Zenfone 8 joue, il faut bien l’avouer, le service minimum. Il inclut un double module photo composé d’un capteur de 64 mégapixels signé Sony (l’IMX 686) flanqué d’une optique grand-angle (f/1,8) et bénéficiant d’une stabilisation optique, et d’un capteur de 12 Mpx avec une optique ultra-grand-angle. Seul le Zenfone 8 Flip bénéficie d’un troisième module, composé d’un capteur de 8 Mpx et d’une optique téléphoto offrant un grossissement par trois.

Moins complet que le modèle Flip, le smartphone n’est pas forcément moins bien pourvu que ses concurrents, beaucoup jouant sur la multiplication des capteurs, dont peu sont utilisables indépendamment les uns des autres, tels les capteurs de profondeur. Et les résultats ne sont pas mauvais, même si on constate que le traitement appliqué aux clichés est assez intense. Avec l’appareil photo principal, Asus fait appel au pixel-binning, qui lui permet de réunir par quatre les pixels pour gagner en luminosité : les images sont donc livrées en 16 mégapixels. Utilisant une astuce toute simple pour pallier l’absence de zoom optique, le Taïwanais propose un crop dans l’image, utilisant 16 Mpx sur les 64 du capteur, lequel permet d’obtenir un grossissement par deux. Les résultats, pour peu que la lumière soit au rendez-vous, sont plutôt probants. Il est à noter qu’une stabilisation optique est présente sur ce module, ce qui s’avère utile lors desdits zooms. En revanche, elle fait défaut à l’ultra-grand-angle, dont les résultats ont le mérite d’offrir une colorimétrie comparable à celle des photos au grand-angle. En l’absence d’OIS, difficile de réussir facilement les photos en macro, qui sont réalisables à l’aide de ce second module. Elles ont au moins le mérite d’être livrées en 12 Mpx, ce qui, en cas de réussite, les rend exploitables au-delà de l’écran du smartphone.

Ajoutons pour finir que le Zenfone 8 conserve la capacité à filmer en 8K des Zenfone 7. Il propose en outre un mode slow-motion jusqu’à 120 fps en 4K, ou 240 fps en Full HD.

Conclusion

Asus ne fait pas partie des géants du mobile, proposant peu de références, et misant très largement sur le gaming pour se démarquer de ses concurrents. Son unique série grand public disponible à l’international, estampillée Zenfone, a su convaincre l’an dernier, et sa fournée 2021 séduit elle aussi à la prise en main. Le Zenfone 8 a le mérite d’offrir un peu de compacité sur un marché dominé par les smartphones aux très grands formats, atout qu’il accompagne d’une expérience somme toute agréable. Il n’est certes pas le photographe le plus polyvalent du moment ni le modèle capable de se charger le plus rapidement, mais nos premiers essais nous ont permis d’apprécier un terminal homogène, puissant, bien fini et évidemment compatible avec la 5G.

Article rédigé par
Laure Renouard
Laure Renouard
Journaliste
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