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Prise en main du Wiko View4 : des choix qui interrogent

16 mai 2020
Par Mathieu Freitas
Prise en main du Wiko View4 : des choix qui interrogent

En résumé

Le temps semble presque s’être arrêté chez Wiko. En dehors du nouveau bouton permettant d’invoquer Google Assistant, le design n’a que peu évolué en un an, et le View4 apporte un écran certes plus grand de 6,52 pouces, mais toujours en définition HD+. Il est en outre à noter que le lecteur d’empreintes des View3 a été abandonné au profit d’une reconnaissance faciale toujours logicielle, alors que le bloc photo arrière semble un peu moins intéressant. S’il a toujours le mérite d’inclure trois modules, ce qu’il reste assez rare de trouver à moins de 200 euros, le capteur de 13 mégapixels associé l’an dernier à l’optique ultra grand-angle est remplacé par un modèle plus modeste de 5 mégapixels pour accompagner l’appareil photo principal, que l’on espère donc au moins meilleur sur ce View4 avec son capteur de 13 mégapixels. Ce qu’il nous faudra évidemment vérifier lors d’un test complet.
En attendant, le nouveau smartphone de Wiko peine donc à convaincre, malgré un chipset Helio A25 un peu plus puissant que celui de son aîné – mais pas encore assez pour éviter les ralentissements ci et là – ou son espace de stockage plutôt généreux de 64 Go, et évidemment extensible. Fidèle au micro-USB qui force l’intégration bienvenue d’une prise jack pour y brancher un casque, il intègre aussi une grosse batterie de 5000 mAh devant offrir, selon le fabricant, jusqu’à 3 jours d’utilisation. Reste qu’à prix équivalent, soit autour de 169 euros, la concurrence semble malheureusement offrir des modèles plus intéressants dans l’ensemble, à moins que ce View4 ne prouve une endurance hors du commun, ce que nous ne manquerons pas de vérifier lors d’un test Labo complet.

Notre test détaillé

Lancé au prix public conseillé de 169 euros, le View4 constitue le smartphone le plus perfectionné de Wiko pour ce début d’année 2020. Nous l’avons essayé.

Subissant de plein fouet l’arrivée de nouveaux acteurs comme Xiaomi ou Realme sur le marché français, Wiko a dû revoir ses ambitions à la baisse et réduit la voilure de son catalogue. Si bien que seuls deux smartphones s’y sont ajoutés depuis ce début d’année 2020 : les View4 et View4 Lite. La marque sino-française a néanmoins promis de renouveler sa gamme Y durant l’été alors qu’elle prévoit aussi de muscler un peu son jeu avec un View4 Plus devant se positionner au-dessus du View4, qui reste donc à date son modèle le plus perfectionné.

Il a été lancé au prix public conseillé de 169 euros, comme le Redmi 8 de Xiaomi. Avec le récent C3 de Realme, qui se positionne lui juste en dessous, le nouveau smartphone de Wiko doit déjà faire face à deux sérieux concurrents, auxquels s’ajoutent encore les Galaxy A10 de Samsung ou le dernier Y6 de Huawei. Peut-il rivaliser ? Premiers éléments de réponse après quelques jours d’essai.

Wiko View 4

© LaboFnac

Rappel des caractéristiques

Avant d’entrer dans le vif du sujet, revenons tout d’abord sur l’équipement de ce View4. Il présente à l’avant un grand écran IPS de 6,52 pouces à la définition de 1600 x 720 pixels sur lequel empiète une encoche abritant un appareil photo de 8 mégapixels pour les selfies. Trois autres sont présents au dos du smartphone, dont un premier de 13 mégapixels. Il est accompagné d’un module ultra grand-angle (114°) de 5 mégapixels et d’un capteur de profondeur. Le View4 abrite pour le reste un processeur Helio A25 couplé à 3 Go de RAM et 64 Go de stockage (extensible par microSD), un modem 4G associé à deux ports SIM et assorti de modules Wi-Fi n et Bluetooth 4.2, ainsi qu’une batterie de 5000 mAh à recharger via un port microUSB. Une prise casque est également présente.

Le design et l’ergonomie

Pas de gros changements pour le design de ce View4. En dehors de l’encoche affinée, mais dessinant toujours une goutte d’eau au centre de la bordure supérieure de l’écran à l’avant, Wiko n’apporte que peu de changements depuis le View3.

Wiko View 4

© LaboFnac

On aurait notamment apprécié des bordures un peu plus fines autour de l’écran, ou au moins en dessous. Le View4 conserve le large menton de ses aînés, qui s’ajoute donc à la taille déjà conséquente de l’écran de 6,52 pouces et porte ses dimensions à 165,7 x 75,8 x 8,85 mm. C’est plus grand qu’un Galaxy S20+ à l’écran de 6,7 pouces. Le smartphone est de ce fait difficile à utiliser d’une seule main, et il est aussi probable que certaines poches de pantalon ne puissent l’accueillir.

Wiko View 4

© LaboFnac

On regrette en outre que les boutons latéraux aient été intégrés sur la moitié supérieure du View4. Ils sont donc difficiles d’accès, et l’on aurait aussi aimé un dos aux bords incurvé. Il est ici glossy et sensible aux traces de doigts qui plus est. Le cadre, d’ailleurs très brillant lui aussi sur notre modèle Cosmic Gold, est certes arrondi, mais l’angle à la jonction avec la vitre arrière n’est pas des plus agréables en main et l’on note en outre l’intégration d’un cadre en plastique noir assez peu élégant pour faire la jonction avec la vitre avant.

Wiko View 4

© LaboFnac

Avec son poids de 180 grammes, le View4 est en revanche assez léger pour son gabarit, et l’on peut aussi lui reconnaître un témoin lumineux pratique à l’avant. Il inclut en outre sur le flanc gauche un bouton dédié à Google Assistant que l’on aurait certes aimé pouvoir reparamétrer à notre guise, mais qui pourrait plaire aux amateurs de commandes vocales, alors que son bloc photo arrière a le mérite de ne pas trop dépasser du capot.

Wiko View 4

© LaboFnac

Soulignons également la présence d’une prise jack, toutefois indispensable pour l’écoute au casque en l’absence d’USB-C. Wiko reste en effet fidèle ici au microUSB, sans doute en raison de contraintes budgétaires. Cela reste néanmoins regrettable, comme l’absence de lecteur d’empreintes d’ailleurs. Il faudra se contenter d’un système de reconnaissance faciale néanmoins réactif au demeurant.

Wiko View 4

© LaboFnac

L’écran, l’interface et les performances

Ce système de reconnaissance faciale s’appuie évidemment sur la caméra avant de 8 mégapixels intégrée au milieu de la bordure supérieure de l’écran. Comme indiqué plus tôt, on note que Wiko en a légèrement réduit la taille si on la compare à l’encoche des View3. Elle est donc un peu moins gênante, sans pour autant pouvoir se faire oublier aussi facilement qu’un poinçon en coin d’écran qui se trouve naturellement masqué par le pouce en paysage.

Wiko View 4

© LaboFnac

L’écran du View4 est pour le reste assez agréable malgré une définition HD+ assez faiblarde, surtout sur une diagonale de 6,52 pouces. Un léger effet escalier apparaît de ce fait sur le bord des icônes arrondies de l’écran d’accueil par exemple, mais ce n’est pas vraiment gênant pour afficher des images ou des vidéos. De même, il ne faudra pas attendre un contraste particulièrement élevé ou une très forte luminosité sur cette dalle IPS, mais nous laisserons le soin à notre Labo d’évaluer ces points, ainsi que la colorimétrie. Nous n’avons en tout cas pas rencontré de problème majeur pour l’instant. Même en plein soleil, l’écran du View4 reste assez lisible, pour peu qu’il ne soit pas trop couvert de traces de doigt.

Ce que l’on remarque, en revanche, c’est que le smartphone n’est pas franchement un foudre de guerre avec son Helio A25 composé d’un CPU octa-core à base de Cortex-A53 et les 3 Go de RAM qui l’accompagnent. Si Android 10 tourne correctement, les applications peuvent demander un peu de temps à se lancer, et les pages Internet à se charger. Rien de réellement rédhibitoire pour un usage classique, mais il est fort probable qu’un Realme C3 fasse un peu mieux sur ce point avec son Helio G70. Il nous faudra bien sûr soumettre le View4 à notre test de performances avant de pouvoir formuler un avis définitif, mais il apparaît déjà clair qu’il ne faudra pas trop en attendre beaucoup, et que les jeux 3D auront du mal à tourner correctement.

Wiko View 4

© LaboFnac

Cela n’empêche toutefois pas Wiko de placer un lien vers le catalogue de Gameloft sur l’écran d’accueil. On y trouve d’ailleurs une sélection d’applications pour le moins diverses, et que beaucoup auront sans doute vite fait de supprimer, comme AutoDoc. Oui, on parle bien du revendeur de pièces automobiles. Heureusement, les applications préinstallées ne sont pas trop nombreuses et l’on note aussi que la surcouche qui accompagne l’OS de Google est assez légère, puisqu’elle se contente d’apporter quelques options désormais habituelles comme une navigation par gestes. On peut par ailleurs remercier Wiko de proposer 64 Go de stockage extensible sur ce View 4, quand la version de base du Redmi 8 en propose par exemple moitié moins.

La photo et l’autonomie

Wiko se montre d’ailleurs assez généreux aussi au niveau de l’équipement photo, puisque le View4 propose un total de trois modules au dos. L’un ne sert certes qu’aux mesures de profondeur permettant de créer du flou d’arrière-plan dans le mode dédié associé au capteur principal de 13 mégapixels, mais l’on y trouve aussi un module ultra grand-angle (114°) de 5 mégapixels – contre 13 mégapixels sur le View3 toutefois – encore assez rare sur les smartphones à moins de 200 euros.

Wiko View 4

© LaboFnac

La qualité des clichés n’a certes rien d’impressionnant, mais reste à première vue très correcte de jour en dépit d’une gestion parfois mauvaise de la luminosité, à laquelle s’ajoute évidemment le manque de détails à l’ultra grand-angle. C’est bien sûr en faible luminosité que la qualité se dégrade. Un problème toutefois commun à tous les smartphones entrée de gamme. Il sera donc surtout intéressant de voir s’il est plus ou moins accentué que chez d’autres sur ce View4, une fois qu’il sera passé au sein de notre Labo.

On peut néanmoins ajouter que le smartphone propose aussi un mode nuit ainsi que des réglages automatiques dopés à l’IA en plus de masques en réalité augmentée, d’ailleurs aussi disponibles avec l’appareil photo avant de 8 mégapixels. L’enregistrement vidéo est bien évidemment aussi possible, jusqu’en 1080p, et des modes Pro, Time Lapse et Slow Motion sont ici proposés.

Terminons par un mot sur l’autonomie du nouveau smartphone de Wiko, ou plutôt sur la charge puisque c’est pour l’heure tout ce que nous sommes en mesure de commenter. Et il faudra prévoir un peu de temps. En l’absence de charge rapide, il nous a fallu environ 3 heures pour recharger la batterie de 5000 mAh du View4 avec le chargeur micro-USB fourni. On espère donc que les 3 jours d’autonomie promis par Wiko seront atteints…

Conclusion

Le temps semble presque s’être arrêté chez Wiko. En dehors du nouveau bouton permettant d’invoquer Google Assistant, le design n’a que peu évolué en un an, et le View4 apporte un écran certes plus grand de 6,52 pouces, mais toujours en définition HD+. Il est en outre à noter que le lecteur d’empreintes des View3 a été abandonné au profit d’une reconnaissance faciale toujours logicielle, alors que le bloc photo arrière semble un peu moins intéressant. S’il a toujours le mérite d’inclure trois modules, ce qu’il reste assez rare de trouver à moins de 200 euros, le capteur de 13 mégapixels associé l’an dernier à l’optique ultra grand-angle est remplacé par un modèle plus modeste de 5 mégapixels pour accompagner l’appareil photo principal, que l’on espère donc au moins meilleur sur ce View4 avec son capteur de 13 mégapixels. Ce qu’il nous faudra évidemment vérifier lors d’un test complet.
En attendant, le nouveau smartphone de Wiko peine donc à convaincre, malgré un chipset Helio A25 un peu plus puissant que celui de son aîné – mais pas encore assez pour éviter les ralentissements ci et là – ou son espace de stockage plutôt généreux de 64 Go, et évidemment extensible. Fidèle au micro-USB qui force l’intégration bienvenue d’une prise jack pour y brancher un casque, il intègre aussi une grosse batterie de 5000 mAh devant offrir, selon le fabricant, jusqu’à 3 jours d’utilisation. Reste qu’à prix équivalent, soit autour de 169 euros, la concurrence semble malheureusement offrir des modèles plus intéressants dans l’ensemble, à moins que ce View4 ne prouve une endurance hors du commun, ce que nous ne manquerons pas de vérifier lors d’un test Labo complet.

Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
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