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Test Labo du Sony Alpha 6300 (16-50 mm) : l’expert dans un petit format

13 décembre 2016
Par Romain Challand
Test Labo du Sony Alpha 6300 (16-50 mm) : l'expert dans un petit format

En résumé

Note LABOFNAC

Le Sony A6300 montre des qualités remarquables pour un hybride expert au format aussi contenu. Ses performances en autofocus, sa rapidité, sa colorimétrie, et ses qualités optiques en font un produit très efficace et réellement plaisant à utiliser au quotidien. Il est toutefois dommage qu’un boîtier aussi facilement transportable ne jouisse pas d’une quelconque protection contre les éclaboussures, ne possède pas d’écran tactile, ou que son capteur ne soit pas stabilisé. Techniquement très bon, il laisse cependant une partie du public sur le bas-côté avec un prix de départ élevé (1450 euros en pack avec le 16-50 mm).

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Un autofocus impressionnant
  • Une très belle qualité d'image
Les moins
  • Une interface compliquée
  • Pas de tropicalisation

Notre test détaillé

Après un A6000 annonciateur d’une gamme à succès, Sony a logiquement décliné son boîtier hybride compact en une version plus musclée, mais également plus chère. Le A6300, qui mise sur un autofocus amélioré et une rapidité accrue, ne change pourtant pas grandement de formule.

Une version plus musclée, vous dites ? À la lecture de la fiche technique de l’Alpha 6300, les changements ne sautent pourtant pas aux yeux. L’appareil photo intègre un capteur BSI CMOS de 24 mégapixels, au format APS-C, tandis que le A6000 pointe à 24,3 mégapixels. Le boîtier intègre un processeur BIONZ X pour le traitement d’images, un viseur électronique OLED de 2 360 000 points, ainsi qu’un écran non-tactile de 7,6 cm à 921 600 points.

Le A6300 possède une plage de sensibilité allant de 100 à 25600 ISO, permet une vitesse d’obturation de 1/4000 à 30 secondes et, grande nouveauté, il permet de filmer en 4K. Il mise aussi sur un nouveau module AF hybride avec 425 collimateurs.

Il est ici testé avec l’objectif PZ 16-50 mm f:3,5-5,6 OSS.

L’ergonomie et le design

Ceux qui connaissent le A6000 ne devraient pas être beaucoup déroutés avec le A6300, qui reprend la construction de qualité de son aîné, en ajoutant un grip texturé qui facilite la prise en main. Cet appareil hybride se montre toujours aussi compact (66,9 x 120 x 48,8 mm) et léger (404 grammes), ce qui lui vaut de pouvoir être promené un peu partout de manière discrète.

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La configuration du boîtier reste en revanche très similaire lorsque l’on observe ces deux produits, et seul un bouton de passage rapide entre AF/MF et AEL fait son apparition. Sur le viseur OLED de 2 360 000 points, Sony a ajouté un contour en caoutchouc afin de le rendre plus confortable et plus facilement utilisable pour les porteurs de lunettes.

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Mais il se fait remarquer aussi par ses manquements, surtout quand on sait qu’il se positionne à un tarif de départ de 1200 euros. On peut pêle-mêle évoquer l’absence de certification de résistance aux éclaboussures, un écran qui n’est toujours pas tactile et qui pourrait gagner en qualité, un meilleur placement du bouton vidéo, ou encore une interface très complexe et dense.

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L’optique

On pourrait penser que l’optique proposée en pack avec le A6300, à savoir un 16-50 mm f/3,5-5,6, est un peu basique, mais les résultats obtenus sont tout de même très encourageants. Que ce soit en grand-angle ou téléobjectif, l’appareil ne produit pas d’aberrations chromatiques, et la distorsion est très contenue (0,39 % en grand-angle et -0,05 % en téléobjectif).

C’est sur le vignettage que cette optique montre une petite faiblesse. On relève une perte de 0,31d (diaphragme) en courte focale et 0,21d en longue focale. Rappelons que la perte d’un diaphragme correspond à une baisse de luminosité de 50 %. Malgré cette petite faiblesse, le A6300 fait un peu mieux que le A6000, pour lequel on mesure 0,39 et 0,20d. C’est minime, mais appréciable.

La colorimétrie

Qu’on se le dise, Sony est à l’aise quand il s’agit de fidélité des couleurs. D’abord, la balance automatique des blancs se montre très convaincante sur ce A6300, bien que celle du A6000 soit meilleure, comme le révèlent nos tests. Mais dans une foule de situations, l’utilisateur possède ici un appareil capable de régler cette donnée automatiquement et de manière efficace.

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Balance automatique des blancs

Côté colorimétrie pure, le A6300 se montre assez doué qu’il s’agisse de lumière du jour ou de lumière artificielle. On mesure un delta E de 4,15 en lumière du jour, de 5,5 sous éclairage fluo, et de 8,3 sous éclairage tungstène. Sous ce dernier type de lumière, le A600 se montre d’ailleurs plus vaillant (dE 6,6).

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Digital ColorChecker : fidélité des couleurs (au centre, la couleur obtenue et autour, la couleur de référence).

Comme on peut le constater sur notre mire Digital ColorChecker, la formule de Sony confère au A6300 des couleurs proches de notre standard.

La sensibilité

Si l’on doit isoler un point faible sur ce A6300, c’est du côté de la sensibilité qu’il faut regarder. Le boîtier de la marque n’est pas le plus doué en basse luminosité, et cela se ressent à l’utilisation, où l’on se doit d’être le plus immobile possible pour obtenir un cliché net. On conseille donc de privilégier des optiques lumineuses pour optimiser les chances de réussir n’importe quelle photo.

Sensibilité : bruit

Sensibilité : bruit

Le rapport signal/bruit est pourtant très satisfaisant jusqu’à 3200 ISO, avant de se dégrader un peu à partir de 6400 ISO. Il reste néanmoins dans la fourchette haute des boîtiers, étant capable de shooter encore convenablement à 25600 ISO.

C’est sur la préservation des textures que le boîtier a plus de mal, et ce même aux plus faibles sensibilités (0,87 à 100 ISO), se comportant un peu moins bien que le A6000 (0,88). Sur les plus hautes sensibilités, il rattrape cependant son aîné et on mesure encore 0,71 à 6400 ISO contre 0,64 pour le A6000.

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Préservation des textures (6400 ISO)

Quand on dit qu’il s’agit là du point faible de l’appareil, il faut tout de même rester prudent puisque les performances du boîtier restent au-dessus du lot. Pour chercher le meilleur de la sensibilité de Sony en boîtier hybride, il faut certainement se tourner vers les modèles A7 (et notamment A7S) qui exploitent des capteurs plein format.

Le flash

Le Sony A6300 embarque un flash qui se loge discrètement dans la carcasse du produit, mais qui peine à se montrer efficace. Que ce soit en courte ou longue focale, celui-ci brûle irrémédiablement la scène au centre, et on relève jusqu’à 81 L (l’idéal étant 50 L) en grand-angle avec un sujet à 1 mètre, le flash ne se montrant bon qu’à partir de 6 mètres. C’est pire en longue focale, où on relève un minimum de 61 L à 3 mètres et un maximum de 71 L à 6 mètres.

L’uniformité n’est pas non plus le fort de ce boîtier, qui brûle du coup le centre, et sous-expose les angles. Pour la courte focale, on note des écarts de 62 L (80 au centre, 22 sur le coin inférieur gauche), tandis qu’on constate un écart de 19 L à 50mm (71 au centre, 52 dans le coin inférieur gauche).

L’autofocus

Le Sony A6000 jouissait déjà d’un autofocus performant, et Sony a donc encore amélioré sa formule. Son hybride de milieu de gamme permet désormais de shooter à seulement 2 % de contraste, alors que le A6000 parvient déjà à shooter à 4 % de contraste. Même le A7 premier du nom ne parvenait qu’à faire la mise au point à 7 %.

Le système autofocus de cet appareil se base sur 425 collimateurs répartis sur la surface du capteur, et Sony exploite sa technologie 4D censée aider à faire la mise au point sur les sujets les plus en mouvement. À sa sortie, il était en tout cas présenté comme l’hybride le plus performant du marché en matière d’autofocus.

La rapidité

En matière de réactivité, on ne peut pas dire que le A6300 se soit amélioré par rapport à son prédécesseur puisque nos mesures sont moins flatteuses qu’on ne l’attendait. Le temps d’allumage est par exemple mesuré à 2,36 secondes, quand le A6000 le fait en 2,14 secondes, et le temps inter-image est observé à 0,58 seconde alors qu’on mesure 0,28 seconde sur le A6000.

Néanmoins, le temps de déclenchement témoigne assez bien des progrès faits par l’appareil en autofocus, puisqu’il s’établit à 0,21 seconde, soit 0,26 seconde de mieux que pour son aîné.

La résolution

Côté définition, le A6300 joue grosso modo dans la même cour que son ancêtre, et on relève 1771 LP/PH (paires de lignes par la hauteur de l’image) sur la plus courte focale, et 1596 LP/PH sur la plus longue focale. C’est un peu mieux que le A600 en grand-angle (1700), et un peu moins bien en téléobjectif (1666). Match nul, donc.

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Résolution : grand-angle

Pour ceux qui connaissent bien les appareils de la marque japonaise, la résolution d’image offerte par ce A6300 est à peu près équivalente à celle d’un A7, lui-même comparable à des reflex haut de gamme de chez Canon ou Nikon.

sony a6300 resolution

Résolution : téléobjectif

Conclusion

Note LABOFNAC

Le Sony A6300 montre des qualités remarquables pour un hybride expert au format aussi contenu. Ses performances en autofocus, sa rapidité, sa colorimétrie, et ses qualités optiques en font un produit très efficace et réellement plaisant à utiliser au quotidien. Il est toutefois dommage qu’un boîtier aussi facilement transportable ne jouisse pas d’une quelconque protection contre les éclaboussures, ne possède pas d’écran tactile, ou que son capteur ne soit pas stabilisé. Techniquement très bon, il laisse cependant une partie du public sur le bas-côté avec un prix de départ élevé (1450 euros en pack avec le 16-50 mm).

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Romain Challand
Romain Challand
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