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Test Labo du Canon EOS 750D : des améliorations discrètes, mais efficaces

26 août 2015
Par Mathieu Freitas
Test Labo du Canon EOS 750D : des améliorations discrètes, mais efficaces

En résumé

Note LABOFNAC

Le Canon EOS 750D ne révolutionne pas la prise en main du 700D mais les différents changements opérés en interne suffisent à le faire oublier. Le système autofocus à 19 collimateurs croisés s’est révélé particulièrement rapide et sensible et en fait par conséquent un boîtier très réactif. La qualité d’image progresse également grâce au nouveau capteur APS-C de 24,2 mégapixels, tout comme la sensibilité même si c’est dans une moindre mesure. Le 750D saura en outre se faire apprécier des ultra-connectés avec ses connexions Wi-Fi et NFC pour le partage et la prise de commande à distance. Il est en revanche handicapé par sa balance automatique des blancs catastrophique et mériterait une meilleure optique. L’EF-S 18-135 mm testée ici laisse apparaître un peu trop de distorsion et dégrade la qualité au zoom maximal.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Autofocus rapide et efficace
  • Excellente résolution
Les moins
  • Un peu de distorsion géométrique en grand-angle
  • Bruit et lissage au-delà de 1600 ISO

Notre test détaillé

Après un 700D sans grande nouveauté, l’heure est enfin venue pour Canon de passer un bon coup de balai dans sa gamme de reflex entrée de gamme avec non pas un, mais deux nouveaux modèles : les 750D et 760D. Le premier est passé entre les mains expertes du Labo Fnac. Que faut-il en retenir ?

Moins sophistiqué que le 760D, l’EOS 750D reprend plus ou moins le boîtier du 700D, mais profite des mêmes améliorations techniques que son faux jumeau. Et elles sont nombreuses. Le capteur APS-C de 18 mégapixels laisse ainsi place à un modèle 24,2 mégapixels, que l’on trouve en outre associé à un processeur d’image nouvelle génération. L’autofocus est également revu et gagne une dizaine de collimateurs croisés (19 au total) qui devraient bénéficier à la prise de vue autant qu’à l’enregistrement vidéo, jusqu’en 1080p toujours, mais au format MP4 désormais. Enfin, l’EOS 750D apporte la connexion sans-fil, via Wi-Fi et NFC, pour le partage de fichiers et la prise de contrôle à distance avec un smartphone compatible.

L’ergonomie et le design

Le 750D ne devrait pas bouleverser vos habitudes si vous connaissez les précédents modèles de la gamme, et devrait tout aussi bien convenir aux non-initiés. L’épaisse poignée avec revêtement antidérapant du 700D est reprise, tout comme le panneau de commandes que nous retrouvons sur le dessus avec deux nouvelles commandes en prime pour les collimateurs AF et l’écran. En résulte une prise en main confortable autant qu’intuitive. Pas besoin de chercher les réglages partout en visant. Ils sont soit sous l’index soit sous le pouce, dans le second panneau de commandes, mais au moins toujours sous la main droite.

Tactile, le bel écran LCD de 3 pouces et 1 040 000 points facilite encore les réglages, en plus de la navigation dans les menus ou la galerie, et secondera le viseur optique pour les cadrages délicats grâce à sa rotule lui permettant de pivoter sur 180°. Le 750D peut évidemment aussi être utilisé sur trépied, et l’on appréciera alors de trouver le port SD sur le côté droit plutôt qu’avec la batterie en dessous comme c’est parfois le cas ailleurs. Les connectiques sont elles rassemblées à gauche et incluent un microHDMI, une sortie A/V et une entrée son pour un micro. Rien d’extravagant donc, comme pour le reste du boîtier d’ailleurs. Il a néanmoins le mérite d’être bien pensé.

L’optique

Couplé à un objectif Canon EF-S 18-135 mm (équivalent 29-216 mm en 24×36) avec ouverture variable de F/3.5 à f/5,6, le Canon EOS 750D a obtenu de bons résultats à l’issue des tests optiques du labo malgré une tendance assez marquée à la distorsion. C’est évidemment en grand-angle que le phénomène se remarque le plus, avec un taux montant à 1,11 %. Cela reste en-dessous du plafond critique de 2 % mais c’est tout de même élevé pour un reflex.

De la distorsion apparaît également en téléobjectif, dans une mesure moindre et avec l’effet inverse : les éléments en périphérie sont étirés vers l’intérieur plutôt que vers l’extérieur. L’EOS 750D se rattrape donc en évitant le vignettage, uniquement visible en téléobjectif, et plus encore les aberrations chromatiques.

La colorimétrie

Talon d’Achille du 750D, la colorimétrie s’est révélée particulièrement mauvaise à l’issue des tests du labo qui le sanctionne d’un tout petit 2,82/10. C’est donc l’un des plus mauvais en la matière. Et pour cause. Les ennuis commencent avec la balance automatique des blancs. Le 750D est vite dépassé face aux scènes comportant une couleur dominante forte, et plus encore lorsqu’il s’agit du vert. Notre gris neutre vire alors au magenta. Dommage pour les photos en forêt ou plus généralement en présence de feuillages. Les sujets risquent de virer, eux aussi, au magenta. Une dérive moindre, mais notable, apparaît aussi en présence de jaune. Il est donc préférable de réaliser la balance des blancs manuellement, mais cela ne réglera pas tout.

Canon EOS 750D : balance des blancs

Le 750D peine en outre à restituer fidèlement les couleurs en général. Le labo relève un Delta E très moyen de 4,74 en lumière du jour, qui se traduit par une tendance à surexposer et des dérives de teintes plus ou moins importantes. La tendance s’accentue sous éclairage artificiel, avec des problèmes de saturation en prime si l’éclairage est jaune (ampoule à incandescence).

Canon EOS 750D : fidélité des coucleurs

La sensibilité

La sensibilité n’est pas franchement le point fort du Canon EOS 750D. Rien de réellement surprenant. Cela ne faisait déjà pas partie de ceux du 700D et la résolution en hausse du capteur, qui passe de 18 à 24 mégapixels, n’aide évidemment pas. Canon parvient néanmoins à limiter la casse. La qualité ne baisse pas, même si elle n’augmente pas beaucoup non plus.

Canon EOS 750D : bruit à 6400 ISO

Le bruit est bien maîtrisé jusqu’à 800 ISO, avec 32,1 dB relevé au Labo, puis passe sous la barre acceptable des 30 dB à 1600 ISO. Il descend même jusqu’à 21,8 dB à la sensibilité maximale, soit 12 800 ISO. Rappelons que plus haute est la valeur, moins le bruit est visible. C’est donc moyen.

Canon EOS 750D : texture à 6400 ISO

Le 750D a néanmoins le bon goût de ne pas trop user du lissage. Les textures sont plus ou moins épargnées jusqu’à 3200 ISO. La qualité se dégrade malheureusement très vite au-delà.

L’autofocus

Canon inaugure avec le 750D une nouvelle mouture de son autofocus Hybrid CMOS AF. Il s’agit de la troisième. La formule n’est pas révolutionnée mais s’appuie sur 19 collimateurs croisés contre 9 pour le 700D, en plus du nouveau processeur DIGIC 6. Les résultats sont là. L’autofocus s’est révélé particulièrement rapide lors des tests du labo avec un temps de déclenchement mesuré à 0,22 seconde seulement. Ce n’est toutefois pas son seul atout.

Il se démarque plus encore par sa sensibilité. Le 750D compte parmi les rares appareils à être arrivé au bout du test dédié du labo, lequel consiste à faire la mise au point sur des barres grises de plus en plus claires sur un fond blanc. Le plus clair est un gris 2% et cela n’a posé aucun problème au 750D qui s’en tire donc avec la meilleure note, comme pour le test de sensibilité en faible lumière grâce à sa LED d’assistance.

La rapidité

Rapide, le 750D de Canon l’est assurément. Son autofocus Hybrid CMOS AF III y est évidemment pour beaucoup mais Canon a tout simplement fait du bon travail dans l’ensemble. Le temps d’allumage, mesuré entre la mise sous tension et la première prise, est également très court : 0,76 seconde. Le Labo relève en outre un temps de 0,27 seconde entre deux prises et, pour rappel, de 0,22 seconde pour le déclenchement. C’est moins de temps qu’il n’en faut au plus évolué 1DX pour en faire de même.

La résolution

Le capteur APS-C de 24 mégapixels est l’une des principales nouveautés du 750D par rapport au 700D, et ce changement a du bon. La définition augmente sensiblement. En grand-angle, le labo mesure 1728 paires de lignes sur la hauteur de l’image, contre 2000 pour le maximum théorique. Il n’en est donc pas loin.

Canon EOS 750D : résolution en grand-angle

Les choses se gâtent en revanche avec le zoom 7,5x : 1499 LP/PH. Le niveau de détail est donc bien meilleur en grand-angle. Il sera préférable d’investir dans un téléobjectif de meilleure qualité pour profiter réellement d’un zoom.

Canon EOS 750D : résolution en télé-objectif

La stabilisation

A défaut d’inclure un système de stabilisation, le 750D peut toujours compter sur les objectifs équipés pour réduire les flous de bouger. Tous ne le sont pas mais L’EF-S 18-135 mm en propose un sur 4 axes, que le Labo Fnac a mis à l’épreuve sur une machine conçue pour simuler les légers tremblements qui peuvent gâcher une prise.

Les résultats montrent une compensation satisfaisante, mais pas exceptionnelle. Le stabilisateur est sans effet avec les vitesses d’obturation très élevées et commence à agir à 1/15 de seconde. La compensation est alors presque totale et le reste à ⅛ et ¼ de seconde. L’efficacité diminue nettement à ½ seconde. Les tremblements ne sont plus réduits que de 75 % environ. Il sera donc préférable d’opter pour un trépied au-delà.

Le flash

Le Canon EOS 750D est équipé d’un flash relativement efficace. Il brille principalement par sa portée et sa précision. Entre 1 et 6 mètres, le labo relève très peu de variations. La luminosité reste proche de la valeur référence de 50 en L en grand-angle et baisse à peine en télé.

Le bilan est en revanche moins glorieux en ce qui concerne l’uniformité, avec des écarts de luminosité frôlant les 30 en L entre le centre et la périphérie en grand-angle. Le zoom limite évidemment les dégâts puisque le champ est réduit.

Conclusion

Note LABOFNAC

Le Canon EOS 750D ne révolutionne pas la prise en main du 700D mais les différents changements opérés en interne suffisent à le faire oublier. Le système autofocus à 19 collimateurs croisés s’est révélé particulièrement rapide et sensible et en fait par conséquent un boîtier très réactif. La qualité d’image progresse également grâce au nouveau capteur APS-C de 24,2 mégapixels, tout comme la sensibilité même si c’est dans une moindre mesure. Le 750D saura en outre se faire apprécier des ultra-connectés avec ses connexions Wi-Fi et NFC pour le partage et la prise de commande à distance. Il est en revanche handicapé par sa balance automatique des blancs catastrophique et mériterait une meilleure optique. L’EF-S 18-135 mm testée ici laisse apparaître un peu trop de distorsion et dégrade la qualité au zoom maximal.

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Mathieu Freitas
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